Le crime est arrivé comme un fracas dans la banalité. Jusque dans le communiqué du procureur de la République de Nantes sont apparus les détails insignifiants de la vie d’avant : «La vaisselle toujours dans l’évier de la cuisine», «le réfrigérateur rempli de victuailles», «les draps recouvrant le lit, ôtés», «plus de brosses à dents dans la maison». Ce jour de février 2017, l’intime s’est mué en scène de crime. Dans le pavillon de la rue d’Auteuil, il ne restait que «de nombreuses taches de sang, à l’étage, dans l’escalier et au rez-de-chaussée, dont certaines avaient été essuyées». Ainsi a commencé l’énigme des «disparus d’Orvault» – un couple et leurs deux enfants – comme la répétition macabre d’une autre affaire, gravée dans la mémoire collective : à quatre kilomètres de là, en 2011, la famille Dupont de Ligonnès avait été retrouvée ensevelie sous la terrasse de sa maison nantaise. A partir de ce mardi 22 juin, le mystère d’Orvault va connaître son dénouement judiciaire. Hubert Caouissin, 50 ans, et Lydie Troadec, 51 ans, seront jugés par la cour d’assises de Loire-Atlantique, respectivement «pour meurtre précédé, accompagné ou suivi d’un autre crime» et «
Aux assises
Affaire Troadec : massacre pour un magot
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La rue d’Auteuil où vivaient Pascal, Brigitte, Charlotte et Sébastien Troadec. Un sage alignement de pavillons, de portillons et de cours en gravillons. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS/AFP)
par Julie Brafman
publié le 20 juin 2021 à 16h20
(mis à jour le 22 juin 2021 à 22h48)
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