«Récemment, nous n’avons eu que des mauvais signaux concernant la lutte contre la corruption et la grande délinquance financière», soupire un ancien enquêteur. Sans le nommer, il désigne l’activité du Parquet national financier (PNF), le «chef de file» à compétence nationale contre cette criminalité, tel qu’il a été créé par la loi en décembre 2013, une petite équipe de 18 magistrats soutenus par sept assistants et treize greffiers, installés au vingtième étage du tribunal judiciaire de Paris. Selon le conseil des ministres qui, le 24 avril 2013, avait adopté le projet, dans le sillage du scandale Cahuzac, il s’agissait de «renforcer l’efficacité de la lutte contre la corruption et la fraude fiscale», présentée comme un «enjeu de souveraineté et de redressement des comptes publics».
Le PNF, cette nouvelle juridiction supposée être le «phare dans la nuit» – selon un magistrat – de la justice dans la répression de la délinquance en col blanc aurait, pour nombre d’observateurs, perdu de ses feux. Un ancien de la maison liste une série de faits qui posent question. Une succession de classements sans suite, des dossiers visant principalement des élus, par exemple, n’a pas été comprise. Un exemple frappant : des procédures avaient été lancées par l’institution en 2018 sur quatorze députés et sénateurs pour avoir u