«Je ne pensais pas que ça pouvait arriver, pas comme ça.» La voix de Myriam (1) laisse échapper un léger tremblement alors qu’elle se remémore l’agression dont elle, sa sœur jumelle et un ami ont été victimes. Dans la nuit du 28 au 29 janvier, alors qu’ils collaient des affiches appelant à la libération des otages du Hamas près de la faculté de droit de Strasbourg (Bas-Rhin), les trois étudiants de confession juive ont été interpellés par deux jeunes femmes. «Elles ont engagé une conversation musclée», se souvient Myriam auprès de Libération.
Dénonçant une «provocation» et leur demandant de retirer leurs affiches, les deux jeunes femmes appellent quatre à cinq personnes en renfort, selon l’étudiante. «Ils nous ont rouées de coups, ma sœur et moi», affirme Myriam. «J’ai été mise au sol trois fois», poursuit-elle, avant de décrire des coups de pied, de poings et des cheveux tirés. «Ils nous insultaient et nous traitaient de sales sionistes, de fachos», lâche la jeune femme. Les individus auraient aussi frappé l’étudiant, membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui a réussi à se réfugier dans le McDonald’s voisin où il a appelé la police. A l’arrivée des forces de l’ordre, les assaillants avaient déjà disparu.
«Chaque matin, de nouveaux tags sur les murs»
Les trois étudiants juifs ont déposé plainte pour «violences aggravés suivies d’incapacité n’excédant pas huit jours» et «injure publique envers un particulier en raison de sa race, de sa religion ou