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Justice

Agression du rabbin d’Orléans : le suspect mineur jugé ce mercredi pour violences volontaires

L’audience doit se dérouler à huis clos et le jeune homme, placé en détention provisoire, est également jugé pour des violences psychologiques sur le fils du rabbin, présent au moment des faits.
Lors de la marche silencieuse organisée après l'agression d'Arié Engelberg, à Orléans, le 25 mars 2025. (Jean-François Monier /AFP)
publié le 23 avril 2025 à 6h00

Il avait été filmé en train d’agresser en pleine rue le rabbin d’Orléans, Arié Engelberg. Le mineur suspecté de «violences volontaires commises en raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion» doit être jugé ce mercredi 23 avril devant le tribunal pour enfants d‘Orléans. L’audience doit se dérouler à huis clos et le jeune homme, qui dit avoir 16 ans et est placé en détention provisoire, sera également jugé pour des violences psychologiques sur le fils du rabbin, présent au moment de l’agression. Le suspect «est également poursuivi pour avoir refusé de se soumettre aux relevés et prélèvements permettant d’établir son identité et pour usage de stupéfiants», avait précisé la procureure de la République d’Orléans, Emmanuelle Bochenek-Puren, auprès de Libération le 24 mars.

Le samedi 22 mars, peu avant 14 heures, Arié Engelberg était pris à partie en pleine rue par un jeune homme qui lui demandait s’il était juif, avant de l’insulter, de cracher en sa direction et de le mordre. Rapidement interpellé puis reconnu par la victime, le suspect a d’abord indiqué être palestinien, avant d’avouer qu’il était marocain.

Revenant en détail sur l’agression, le parquet d’Orléans expliquait le 24 mars dans un communiqué qu’«une quantité de 2 grammes de résine de cannabis [avait] été trouvée» sur le suspect, par ailleurs impliqué dans trois autres procédures judiciaires, conduites entre octobre 2024 et décembre 2024 «pour des faits de trafics de stupéfiants et de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique à Marseille, et de vol aggravé sur la commune d’Orléans». A chaque interpellation, le suspect a décliné une identité différente. Des doutes sur sa minorité ont également existé mais le parquet a noté dans sa dernière communication en mars qu’«aucun élément ne permet de remettre en cause l’état de minorité que [le suspect] déclare».

Le «poison» de l’antisémitisme

En réaction à l’agression, Emmanuel Macron avait dénoncé le «poison» de l’antisémitisme, et promis de ne céder «ni au silence ni à l’inaction». «L’agression du rabbin Arié Engelberg à Orléans nous choque tous. Je lui adresse, ainsi qu’à son fils et à tous nos compatriotes de confession juive, tout mon soutien et celui de la Nation», avait écrit sur X le chef de l’Etat. Une marche silencieuse avait également été organisée à Orléans le 25 mars.

Selon des chiffres du ministère de l’Intérieur, 1 570 actes antisémites ont été recensés en 2024, en baisse d’environ 6 % par rapport à l’année précédente. Les faits antisémites représentent 62 % des actes antireligieux et sont constitués à 65 % d’atteintes aux personnes. Ce qui n’est pas le cas des autres religions pour lesquelles les atteintes aux biens sont majoritaires. Le Crif avait déploré en janvier un niveau «historique» de ces attaques pour la deuxième année consécutive, avec une «explosion» après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël.