Un homme suspecté d’être l’auteur de l’agression le 1er mars d’un septuagénaire portant une kippa qui sortait d’une synagogue à Paris a été interpellé ce mercredi 6 mars dans la capitale, a-t-on appris de source proche de l’enquête. Sa garde à vue a été suspendue en fin d’après-midi pour des raisons médicales. Selon le parquet de Paris, joint par Libération, «une expertise psychiatrique [a été] réalisée dans le temps de la garde à vue concluant que l’état de santé de l’intéressé n’était pas compatible avec son maintien en garde à vue». L’agresseur a été conduit à l’infirmerie psychiatrique, précise le parquet. La garde à vue pourra reprendre «à l’issue de cette période d’observation, s’il ne fait pas l’objet d’une hospitalisation.» L’homme avait été interpellé dans le XXe arrondissement de Paris. Il est suspecté d’avoir frappé et traité de «sale juif» la victime.

Selon les précisions du parquet de Paris, l’homme né en 1992 a reconnu en audition «avoir porté des coups à la victime», mais a indiqué «avoir agi en état de légitime défense». Il est connu des services de police et de la justice notamment pour avoir été condamné en septembre 2022 pour des faits de violences avec arme n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail, et usage de stupéfiant. Il avait proféré des menaces de mort déjà «en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion». La procédure ayant été classée sans suite en mars 2023 l’infraction n’étant pas suffisamment caractérisée.

Samedi, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait dénoncé «un acte inqualifiable», «une nouvelle agression antisémite». Dans un contexte inquiétant d’une recrudescence d’actes visant la communauté juive, l’agression a eu lieu vers 17 h 30 rue des Orteaux, dans le XXe arrondissement. L’homme de 62 ans, qui portait une kippa, sortait d’une synagogue quand il a été agressé par un homme qui a pris la fuite à pied, selon des sources policières. L’agresseur avait porté plusieurs coups de poing et de pied à la victime qui avait été transportée à l’hôpital.

Le même jour, le ministre de l’Intérieur avait demandé aux préfets de renforcer les mesures de protection de la communauté juive, notamment autour des écoles et lieux de cultes, après qu’une distribution d’aide humanitaire à Gaza a tourné au drame en raison de tirs israéliens et d’une bousculade qui ont fait 115 morts, selon le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Mise à jour : mercredi 6 mars à 19h33 avec les précisions du parquet au sujet de la levée de la garde à vue ; jeudi 7 mars à 12h50, avec davantage de contexte.