Ils n’iront pas en détention provisoire. La cour d’appel de Paris a confirmé ce jeudi 14 août le placement sous contrôle judiciaire de Juliette S., l’infirmière mise en examen pour agressions sexuelles commises sur des nourrissons à l’hôpital de Montreuil, selon le Parisien. Redouane E., son ancien compagnon, soupçonné d’être l’instigateur de ces sévices, a lui aussi vu son placement sous contrôle judiciaire être confirmé par la justice.
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Les deux suspects avaient été placés en garde à vue après que l’infirmière à l’hôpital André-Grégoire s’était rendue au commissariat de Clichy-sous-Bois. Ceci sous la pression d’internautes après une enquête menée par une lanceuse d’alerte et par une association de lutte contre la pédocriminalité. Mis en examen, Juliette S. et Redouane E. avaient été laissés libres et placés sous contrôle judiciaire, avec notamment l’interdiction de se contacter l’un et l’autre, de se rendre en Seine-Saint-Denis et d’exercer un métier en lien avec des mineurs.
Opinion publique divisée
C’est le parquet de Bobigny qui avait fait appel de cette décision, par ailleurs mal comprise par une partie de l’opinion publique et même par le Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui avait accusé la loi de ne pas permettre «de placer certains individus en détention provisoire, alors que les faits qu’ils ont commis choquent profondément les Français et que nous devons protection aux enfants». Une affirmation largement contredite par plusieurs experts joints alors par Libération, qui rappellent notamment que la liberté reste le principe et que la détention provisoire n’est appliquée qu’en cas de stricte nécessité.
En l’espèce, à ce moment-là, les juges ont estimé que le risque de récidive était limité, tout comme celui de voir les suspects prendre la fuite. Un autre argument, probablement de nouveau pris en compte, réside dans la mise en sécurité des mis en cause : les personnes poursuivies pour des faits de violences sexuelles, a fortiori sur des enfants, ont la réputation d’être très mal traitées par les autres détenus en prison.
Dans une autre affaire pédocriminelle, une assistante d’école maternelle mise en examen pour des viols et agressions sexuelles sur des enfants âgés de 3 à 4 ans avait fait appel de la décision de la placer en détention provisoire. Elle a obtenu gain de cause et a été libérée et placée sous contrôle judiciaire le 14 août dernier.
Mis à jour 19 h 00 avec la confirmation du placement sous contrôle judiciaire de Redouane E.