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Agressions sexuelles à Bétharram : Bayrou a appelé le porte-parole des victimes

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Alors que le Premier ministre est accusé de mentir - il nie avoir eu connaissance des faits de violences et de viols dans un établissement scolaire privé dans son département dans les années 90, il tente d’éteindre la polémique.
Alain Esquerre, ancien élève de Notre-Dame-de-Bétharram et porte-parole des victimes de cet établissement catholique privé, en mars 2024. (Lilian Cazabet/Hans Lucas)
publié le 13 février 2025 à 21h12

Le porte-parole des victimes de violences et agressions sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) a révélé jeudi avoir été appelé par François Bayrou, auquel il reprochait de «n’avoir pas eu un mot» pour ces dernières depuis le début de l’affaire. «C’était un échange franc, sincère, direct et honnête», a déclaré Alain Esquerre à l’AFP, confirmant des informations de la radio Ici Béarn Bigorre, jugeant que cet appel, qui a eu lieu mercredi selon lui, «arrive quand même bien tard».

Matignon a confirmé cet échange téléphonique, sans faire de commentaires «sur la nature et le contenu de la conversation». «Je lui ai fait deux propositions : allouer davantage de moyens au parquet de Pau pour cette affaire et sortir par le haut de ce bourbier en faisant des violences sexuelles une priorité nationale. Je lui ai dit que c’est ce que j’attendais d’un Premier ministre et certainement pas de dire que tout est faux», a poursuivi Alain Esquerre, en référence à des propos tenus mardi par François Bayrou devant l’Assemblée nationale.

Il répondait à une question du député Paul Vannier (LFI) qui l’accusait, après des articles de presse, d’avoir menti en affirmant n’avoir jamais rien su, dans le passé, des agressions sexuelles qui font l’objet d’une enquête du parquet de Pau, depuis un an, sur une centaine de plaintes d’anciens élèves d’une institution catholique du Béarn. Le chef du gouvernement, originaire de la région, a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement et son épouse y a enseigné le catéchisme. «Je ne sais pas vraiment dans quel but il m’a appelé. Ma frustration, c’est quand même de n’avoir rien obtenu, il ne s’est engagé à rien du tout», a ajouté Alain Esquerre.