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Justice

Al-Qaeda : Peter Cherif avoue pour la première fois avoir été l’un des geôliers de trois humanitaires français au Yémen

10 ans après l'attentat contre Charlie Hebdodossier
Poursuivi pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle», Peter Cherif a reconnu ce mardi 24 septembre pour la première fois depuis son arrestation qu’il a été l’un des geôliers de trois humanitaires français enlevés au Yémen en 2011.
Peter Cherif à l'aéroport de Djibouti, le 22 décembre 2018. (-/AFP)
publié le 24 septembre 2024 à 16h51

«Je reconnais les faits». «Je suis le traducteur» qui faisait l’interface entre les otages et leurs ravisseurs yéménites d’Al-Qaeda, a reconnu d’une voix éteinte le vétéran du jihad français Peter Cherif, ce mardi 24 septembre lors de son procès devant la cour d’assises de Paris pour ses liens avec Chérif Kouachi, un des assaillants de Charlie Hebdo en 2015. Alors qu’il avait affirmé ne pas reconnaître les faits qui lui étaient reprochés, Peter Cherif avoue ainsi pour la première fois depuis son arrestation qu’il avait été l’un des geôliers de trois humanitaires français enlevés au Yémen en 2011.

Cette déclaration de l’accusé, peu loquace depuis le début de son procès, a eu l’effet d’un coup de tonnerre au sein de la cour d’assises. «Je regrette d’avoir participé à tout ça», «je n’étais pas au courant du projet d’enlèvement» des humanitaires, a expliqué Peter Cherif debout dans son box. «Ce fut une situation compliquée pour moi», a-t-il assuré. «Si je n’avais pas été là, je suis persuadé que les conditions [de détention des otages] auraient été encore plus difficiles», s’est-il justifié.

Peter Cherif s’est exprimé juste après le témoignage d’une des ex-otages, Amélie (prénom d’emprunt), qui avait affirmé à la barre que l’accusé a été l’un de ses geôliers. «J’ai le sentiment que, clairement, c’est bien cette personne qui était là» lors de notre détention, a affirmé Amélie, 45 ans, l’une des trois humanitaires français de l’ONG lyonnaise Triangle Génération Humanitaire enlevés au Yémen en mai 2011 par Al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa).

Poursuivi pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle», Peter Cherif est jugé après son séjour dans les rangs d’Al-Qaeda dans la péninsule Arabique (Aqpa) au Yémen, entre 2011 et 2018, et du rôle qu’il y a tenu pendant le passage de son ami Chérif Kouachi, au cours de l’été 2011, avant que ce dernier ne reparte en France organiser l’attentat contre Charlie Hebdo. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.