Menu
Libération
Justice

Alexandre Benalla condamné en appel à trois ans de prison dont un an ferme

L’ancien chargé de mission de l’Élysée Alexandre Benalla a été condamné en appel vendredi 29 septembre à Paris à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme aménageable, dans l’affaire des violences du 1er mai 2018. Une peine identique à celle prononcée en première instance.

Alexandre Benalla arrives au Palais de Justice de Paris le 9 juin 2023. (Christophe Archambault/AFP)
Publié le 29/09/2023 à 14h50

La justice garde Alexandre Benalla dans le viseur. L’ancien chargé de mission de l’Elysée a été condamné en appel ce vendredi 29 septembre à Paris à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme aménageable, dans l’affaire des violences commises durant la manifestation parisienne du 1er mai 2018. La peine est identique à celle prononcée en première instance.

Aujourd’hui âgé de 32 ans, l’ex-proche du président Emmanuel Macron a en outre été reconnu à nouveau coupable d’avoir frauduleusement usé de ses passeports diplomatiques après son licenciement, fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et porté illégalement une arme en 2017. De quoi déclencher un scandale politique après la publication d’images d’une manifestation Place de la contrescarpe le 1er mai 2018 par le journal Le Monde. Ses répliques avaient secoué pendant des mois le pouvoir d’Emmanuel Macron, au rythme des révélations de la presse et des auditions devant les commissions parlementaires.

Interdiction d’exercer une fonction publique pendant 5 ans

Plus de cinq ans après le scandale politique qui porte son nom, Alexandre Benalla, costume bleu foncé et lunettes rondes, a écouté à la barre la décision prononcée en quelques secondes, sans motivation de la peine. Celui qui vit aujourd’hui en Suisse et travaille dans le privé n’a pas fait de déclaration en sortant de la salle d’audience.

La cour d’appel a confirmé la peine de prison infligée par le tribunal correctionnel le 5 novembre 2021, ainsi que l’amende de 500 euros et les interdictions de porter une arme pendant 10 ans et d’exercer une fonction publique pendant 5 ans. Si le tribunal avait aménagé directement en première instance la prison ferme en détention à domicile sous bracelet électronique, la cour d’appel a décidé de laisser un juge d’application des peines (JAP) décider de l’aménagement adéquat.

La peine de son coprévenu et ami Vincent Crase, 50 ans, a elle aussi été confirmée : deux ans de prison avec sursis, 500 euros d’amende et 10 ans d’interdiction de port d’arme. Les images des deux hommes place de la Contrescarpe, filmées par le journaliste et militant Taha Bouhafs, avaient déclenché une tempête politique en juillet 2018, quand Le Monde avait identifié, sous le casque des forces de l’ordre, ce proche du président.

Benalla et Crase qui n’assistaient au défilé qu’en tant qu’observateurs avaient été également poursuivis pour avoir brutalisé plusieurs personnes dans le Quartier latin en marge de la manifestation parisienne. Ils ont néanmoins été relaxés pour les violences concernant une jeune femme dans le Jardin des plantes. Depuis le début de l’affaire, Alexandre Benalla soutient qu’il avait voulu, par «réflexe citoyen», «interpeller» des «agresseurs» de policiers, lors d’une manifestation émaillée d’incidents. La cour d’appel a estimé au contraire, comme le tribunal, que les deux prévenus étaient bien coupables de violences en réunion et d’usurpation de la fonction de policier ce jour-là.