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Trafic

Angoulême : quatre surveillants de prison mis en examen pour avoir fourni des téléphones et de la drogue à des détenus

Des gardiens sont notamment poursuivis pour «corruption passive» et «participation à une association de malfaiteurs», dans le cadre d’une enquête sur un trafic au sein de la maison d’arrêt de la ville charentaise.

La maison d'arrêt d'Angoulême, où travaillent les surveillants poursuivis. (Hervé Boutet /Divergence)
Publié le 17/10/2025 à 21h19, mis à jour le 17/10/2025 à 21h20

Ils s’apprêtent peut-être à passer de l’autre côté de la prison. Quatre surveillants pénitentiaires de la maison d’arrêt d’Angoulême (Charente) ont été mis en examen ce vendredi 17 octobre pour avoir fourni des téléphones portables et des stupéfiants à des détenus, a annoncé le parquet.

Ils sont poursuivis pour «corruption passive, remise irrégulière d’objet à détenu, participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement, transport et détention, offre ou cession de stupéfiants», indique le procureur de la République à Périgueux, Jacques-Edouard Andrault dans un communiqué.

«Jamais condamnés pénalement» par le passé

Lundi, cinq agents, dont l’un est «à la retraite», avaient été placés en garde à vue, dans le cadre d’une enquête ouverte en février dernier par la direction départementale de la police nationale de la Charente.

Cette enquête, portant «sur un trafic de téléphones portables et de stupéfiants» avait ensuite été dépaysée à Périgueux par le parquet général de Bordeaux. Lors des investigations, des perquisitions ont été menées aux domiciles des mis en cause, «jamais condamnés pénalement» par le passé, et trois détenus ont été placés en garde à vue.

Pas la première affaire de ce genre

Les agents ont été placés sous contrôle judiciaire, «contrairement aux réquisitions du parquet qui avait demandé la détention provisoire pour trois d’entre eux», tandis que leur cinquième collègue a été placé sous le statut de «témoin assisté», détaille le magistrat.

Il ne s’agit pas de la première affaire à mettre un coup de projecteur sur des pratiques douteuses de gardiens de prison. En janvier, cinq surveillants avaient été interpellés pour avoir fait passer des objets et téléphones dans des colis alimentaires en faveur de détenus dans la maison d’arrêts d’Osny dans le Val-d’Oise. Et en mars 2024, six surveillants de la prison de Réau, en Seine-et-Marne avaient été accusés, pour les mêmes raisons, «d’associations de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, remise illicite d’objets en détention, blanchiment et corruption». «La population carcérale est très demandeuse ou incitative, et donc il y a une préoccupation sur le rapport à l’argent et sur la relation entre les personnels et les détenus», expliquait à l’époque un responsable pénitentiaire à l’AFP, sous couvert de l’anonymat.