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Discrimination

Antisémitisme : 887 actes recensés au premier semestre, quasiment le triple par rapport à 2023

Les chiffres ont été avancés par le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, ce vendredi 9 août. En 2023, ses services en avaient dénombré 304 au cours de la même période.
«L’antisémitisme, qui a toujours existé, désormais ne se cache plus», a pointé le ministre de l’Intérieur démissionnaire ce vendredi 9 août, lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat de la rue des Rosiers. (Stephane de Sakutin/AFP)
publié le 9 août 2024 à 17h44

Ils ont presque triplé sur un an. Selon Gérald Darmanin, «887 faits» d’antisémitisme ont été recensés au cours du premier semestre 2024. Le constat est partagé partout en Europe. «L’antisémitisme, qui a toujours existé, désormais ne se cache plus. Il est une insulte aux morts, aux blessés, aux humiliés et à notre Histoire», a pointé le ministre de l’Intérieur démissionnaire ce vendredi 9 août, lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes de l’attentat de la rue des Rosiers.

Il y a 42 ans jour pour jour, au cœur du quartier juif historique de Paris, l’explosion d’une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis une fusillade avaient tué six personnes et blessé 22 autres. Un seul des quatre suspects de l’attaque du 9 août 1982 est aux mains de la justice française. «Ce jour-là c’est la France tout entière qui a été blessée», a rappelé Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). «Trop longtemps, notre conscience nationale a occulté cet attentat.»

Réitérant le «soutien indéfectible du gouvernement aux juifs de France», Gérald Darmanin a estimé que «ce sont les mots qui nourrissent aujourd’hui l’antisémitisme qui nous touche tous» et «qui nous pressent aujourd’hui de mener un combat culturel». Face à la montée de l’antisémitisme, «comment des hommes politiques peuvent considérer qu’il est résiduel ?», a ajouté le ministre démissionnaire. Une référence à peine voilée à des propos de Jean-Luc Mélenchon.

La cérémonie a été ouverte par la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’édile a plaidé pour «traquer sans relâche ceux qui nourrissent cette bête immonde de l’antisémitisme». Et de renouveler sa «condamnation la plus ferme» de l’attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël, qui a tué plus d’un millier de personnes, en majorité des civils.

Doug Emhoff, époux de Kamala Harris, s’est immiscé parmi les officiels. Le conjoint la vice-présidente américaine et candidate démocrate à l’élection présidentielle américaine a déposé l’une des gerbes et allumé l’une des six bougies en mémoire des victimes. «Nous ne pouvons pas être silencieux et nous ne devons pas avoir peur», a insisté l’Américain, très applaudi. Il a annoncé, la veille, un don américain de 2,2 millions de dollars à l’Unesco pour lutter contre l’antisémitisme.