La Maison François Ier, élégante brasserie du triangle d’or parisien, a beau se montrer discrète à côté de ses voisines huppées des Champs-Elysées, ses boiseries et les radis petits pots de beurre sous cloche servis d’autorité à l’apéritif en jettent un peu. «Donc, c’est ici que tu déjeunes tous les jours ?» chambre Stéphane Babonneau à peine passée la porte du petit salon en fond de salle où Antoine Camus occupe déjà la banquette de velours. Le lieu a surtout l’avantage d’être tout proche du cabinet où officie ce dernier, qui accueille la raillerie comme on reçoit un cadeau qu’on a commandé soi-même. Les deux avocats s’appellent trois fois par jour. «Nos moitiés respectives ont un peu l’impression qu’on vit tous en trouple», dit Camus. Mais cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas assis ensemble pour déjeuner, trop occupés à plaider leurs affaires respectives, dominante droit pénal pour Stéphane Babonneau, contentieux des affaires pour Antoine Camus.
Rencontre 
Antoine Camus et Stéphane Babonneau, avocats de Gisèle Pelicot : «C’est une rencontre qui nous aura marqués à vie»
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A quelques jours du procès en appel d’un accusé de l’affaire Mazan, Antoine Camus et Stéphane Babonneau, que tout oppose, se sont réacclimatés à un ordinaire tout relatif. Sans bouleverser totalement leurs pratiques professionnelles, ces audiences retentissantes les ont menés à une introspection en tant qu’hommes.
Antoine Camus (à gauche) et Stéphane Babonneau, avocats de Gisèle Pélicot, à Paris, le 24 septembre 2025. (Marie ROUGE/Libération)
Publié le 01/10/2025 à 19h29
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