Des menaces on ne peut plus explicites. Le site «Réseau libre» a diffusé le 3 juillet une «liste (très partielle) d’avocats à éliminer». Ces derniers avaient signé la veille une tribune collective contre le Rassemblement national dans l’hebdomadaire Marianne. La diffusion de cet appel au meurtre a provoqué une véritable secousse dans le monde de la justice : le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a condamné le blog avec la plus grande fermeté et le Conseil de l’ordre du barreau de Paris a saisi le parquet le 4 juillet.
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Selon une information de Marianne, confirmée par Libération, une enquête a été ouverte le 5 juillet des chefs de menaces de mort envers avocats et cyberharcèlement. Les investigations ont été confiées à la direction régionale de la police judiciaire de Versailles. La procédure étant par ailleurs suivie par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de Paris.
«Réseau libre» est un site d’extrême droite francophone hébergé en Russie, lié à un militant que la France a échoué à faire extrader. Créé en 2015, ce torchon de haine s’illustre par ses publications méphitiques. On y trouve des billets qui appellent à «flinguer les manouches», promettent «la valise ou le cercueil» à la journaliste Nassira El Moaddem, ou souhaitent éliminer les personnes trans. A l’issue du second tour des législatives, le site a récemment incité sa communauté à tuer des figures de gauche, tels Manuel Bompard et Ian Brossat. Quatre des personnes visées ont annoncé saisir la justice.