Une influenceuse franco-algérienne, Sofia Benlemmane, interpellée jeudi près de Lyon dans le cadre d’une enquête sur des vidéos haineuses en ligne, a été présentée au parquet ce samedi 11 janvier. La quinquagénaire «est déférée ce jour à l’issue de sa garde à vue, aux fins de lui notifier une convocation à comparaître le 18 mars 2025 devant le tribunal correctionnel de Lyon», a déclaré le parquet.
Elle est poursuivie pour «provocation à commettre un crime ou un délit», «menaces de mort par image», «injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre» et «injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion». «Des réquisitions sont présentées au juge des libertés et de la détention aux fins de placer sous contrôle judiciaire l’intéressée avant son procès avec notamment interdiction» d’utiliser ses comptes sur les réseaux sociaux, selon le parquet.
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Suivie sur TikTok et Facebook par plus de 300 000 personnes, Sofia Benlemmane avait notamment insulté lors d’un direct en septembre une autre femme, en lui lançant «nique ta mère toi et ta France», «j’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer». Son avocat, Me Frédéric Lalliard, conteste toute infraction pénale dans les propos qui sont reprochés à Sofia Benlemmane, même s’ils «peuvent irriter ou choquer».
Cette ancienne joueuse de football avait déjà fait parler d’elle en 2001 quand elle avait été condamnée à sept mois de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de stade pour avoir pénétré sur la pelouse du Stade de France avec un drapeau algérien lors d’un match amical France-Algérie.
Soutien au gouvernement algérien
Si elle s’est opposée fermement au pouvoir en place à Alger il y a quelques années, son discours a depuis radicalement changé et elle affiche désormais un soutien au gouvernement actuel.
Elle n’est pas la seule. Depuis début janvier, cinq autres influenceurs algériens ont été visés par des procédures en France pour des propos haineux, visant souvent des opposants au gouvernement algérien, dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger.