Le rituel s’était installé durant la deuxième semaine de procès, à chaque pause ou fin de journée d’audience : contenu derrière un ruban de sécurité, le public, en majorité des femmes, parfois très jeunes, guette la sortie des protagonistes. Pour Gisèle Pelicot, des nuées d’applaudissements chaleureux et des mots d’encouragement. Pour les coaccusés placés sous contrôles judiciaires, c’est-à-dire comparaissant libres, des huées, provoquant parfois les réactions vives des intéressés. Après trois semaines d’audience, les tensions se sont accentuées à la barre comme devant le palais de justice d’Avignon, au point d’avoir nécessité un renforcement du dispositif de sécurité encadrant le procès, prévu pour durer jusqu’à décembre.

Dans la salle de retransmission des débats, où se précipitent chaque jour près d’une centaine de personnes, le tribunal a aussi rappelé les règles mercredi 18 septembre : les applaudissements, pourquoi pas, «si c’est dans le respect», mais les huées doivent s’arrêter, «par respect du principe de la présomption d’innocence». Et pour ceux, nombreux, qui attendent dans la file d’attente ou dans le hall du palais de justice, des petites affiches ont également été installées : «Vous êtes dans une enceinte judiciaire. Nous vous remercions d’adapter votre comportement pour la sérénité des débats.» Effet immédiat : depuis mercredi, seuls des applaudissements nourris accompagnent Gisèle Pelicot à sa sortie.

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