Un dimanche de septembre 1985, deux amis s’enfoncent sous les eaux claires du golfe de Lava, en Corse. Félix Biancamaria et Marc Cotoni ont promis qu’ils reviendraient de cette expédition les bras chargés d’oursins. Plongeurs amateurs, ils connaissent bien ce coin merveilleux de la côte ouest de l’île, situé à une vingtaine de kilomètres d’Ajaccio, savent que la Méditerranée peut se montrer généreuse. Les deux compères ont vu juste : ils rentrent avec de quoi faire un festin mais surtout avec trois pièces d’or, parée d’inscription latines et de sédiments maritimes. Une découverte qui va changer leur vie et qui n’a cessé de les poursuivre, jusqu’à aujourd’hui. Ce lundi 29 janvier et pendant deux jours, Félix Biancamaria, déjà condamné en appel en 1995 à dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis et à une lourde amende pour détournement d’épave maritime, est jugé par le tribunal correctionnel de Marseille, cette fois pour «recel de vol d’un trésor maritime».
Car le jour de cette pêche aux oursins, le Corse a mis la main sur un inestimable trésor historique. Des deniers d’or, en très grande quantité, frappées du sceau de quatre empereurs romains – Gallien, Claude II le Gothique, Quintillus et Aurélien – éparpillées ici depuis le IIIe siècle de notre ère. Félix