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A la barre

Après Guéant, Hortefeux : c’est fou comme les amis de Sarkozy se sont fait «piéger» en Libye

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Au procès du financement libyen supposé de la campagne de 2007, l’ex-ministre a reconnu ce mercredi 22 janvier avoir rencontré Abdallah Senoussi, terroriste recherché par la France pour l’attentat du DC10 d’UTA, mais dément avoir négocié avec lui un apport d’argent.

Brice Hortefeux au tribunal correctionnel de Paris, le 6 janvier. (Denis Allard/Libération)
ParLaurent Léger
Grand reporter - Enquêtes
photo Denis Allard
Publié le 22/01/2025 à 20h26

C’est à se demander comment fonctionnait l’Etat entre 2007 et 2012. Les hauts fonctionnaires du renseignement du ministère de l’Intérieur, ceux du corps diplomatique qui ont pondu des notes restées dans les tiroirs, ont tiré des sonnettes d’alarme résonnant dans le vide : il ne faut pas que les membres du gouvernement français rencontrent, au cours de leurs voyages en Libye, le beau-frère du colonel Kadhafi. Et pour cause : Abdallah Senoussi, alors haut responsable des services secrets libyens, a été condamné par contumace par la cour d’assises spéciale de Paris pour son rôle dans l’attentat en 1989 du DC10 d’UTA, qui a fait 170 morts dont 54 Français.

Mais, en dépit des alertes officielles, et le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, et le ministre délégué à l’Intérieur, Brice Hortefeux, l’un des intimes de Sarkozy, ont rencontré le diable. Hortefeux aujourd’hui, Guéant hier, peinent à se justifier devant le tribunal qui juge le supposé financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy par le régime de Kadhafi, soupçonnés d’avoir noué un «pacte de corruption» avec Tripoli : la levée du mandat d’arrêt international visant Senoussi, décrite comme un sujet «d’obsession» pour Kadhafi, serait l’une des contreparties de ce