Un tir soudain, un homme gravement blessé et une vidéo clé. Le 13 juin 2023, les policiers de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Dijon interviennent au petit matin dans le quartier de Planoise à Besançon (Doubs). La colonne de cette unité spécialisée dans les interventions les plus dangereuses est composée de dix opérateurs, équipés de lourds équipements de protection. Les agents s’apprêtent, avec trois collègues de la police judiciaire locale, à perquisitionner un appartement et à interpeller un suspect dans le cadre d’une enquête pour tentative d’homicide survenue deux jours plus tôt, par un homme armé d’une kalachnikov. Antoine (1), 29 ans, ouvre la porte à l’instant où les agents s’apprêtaient à l’enfoncer. Cet homme, qui habite dans le logement et n’était pas armé, est grièvement blessé par le tir du policier positionné en tête de colonne. Il n’est pas la personne recherchée par les policiers, qui ne se trouve pas dans l’appartement.
A lire aussi
Le parquet de Besançon ouvre une enquête préliminaire pour violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, avec arme et par personne dépositaire de l’autorité publique. Le rapport de synthèse de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), consulté par Libération et Mediapart, a conclu le 16 janvier à l’absence de légitime défense. Pourtant, Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, n’a, à ce jour, décidé d’aucune suite dans cette af