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Libération
A la barre

Après la mort de Nahel, ce que nous apprennent les comparutions immédiates des émeutiers

A peine une semaine après le début des émeutes qui ont suivi la mort de l’adolescent, les procédures judiciaires à l’encontre des individus soupçonnés d’avoir participé aux violences, en grande majorité des jeunes, s’enchaînent. «Libération» suit les audiences dans plusieurs tribunaux de France.
Le 28 juin au soir, nouvelle nuit d'émeute à Nanterre après la mort du jeune Nahel. (Corentin Fohlen/Liberation)
publié le 6 juillet 2023 à 6h29

Nanterre, jeudi 29 juin

«C’est comme si on m’avait enlevé un petit frère»

Deux hommes étaient jugés en comparution immédiate, jeudi 27 juin, dans le sillage de la mort de Nahel. L’un, ambulancier, a été reconnu coupable d’outrage, mais dispensé de peine, pour avoir pris à partie un policier, qu’il avait pris pour l’auteur du tir ayant tué l’adolescent. L’autre, qui a diffusé la vidéo de ces propos «menaçants», a été relaxé. Lire notre article.


Marseille, lundi 3 juillet

«Je me suis laissé emporter par la foule, par l’euphorie»

Malgré la grève des greffiers, le tribunal correctionnel a inauguré lundi 3 juillet un marathon de comparutions de personnes interpellées lors des émeutes. Avec des jugements sévères, parfois au-delà des réquisitions du parquet, dans une ambiance houleuse. Lire notre article.


Bobigny, lundi 3 juillet

«Le tribunal est là pour juger des gens, pas des humeurs»

Face à la crise causée par la mort de Nahel, l’exécutif mise beaucoup sur la réponse pénale. Mais dans les comparutions immédiates lundi 3 juillet au tribunal correctionnel de Bobigny, un seul dossier a pu être examiné sur le fond. Lire notre article.



Marseille, mardi 4 juillet

«J’ai été débile, je voulais faire comme les autres»

Lors de nouvelles comparutions immédiates, mardi 4 juillet, le tribunal correctionnel a vu défiler une kyrielle de prévenus qui n’avaient jamais eu affaire à la justice et ont eu le plus grand mal à expliquer leurs actions. Lire notre article


Nanterre, mardi 4 juillet

«J’étais bloqué, j’étais plus dans la réalité»

Un jeune homme de 20 ans était jugé mardi 4 juillet pour avoir diffusé une vidéo appelant à la haine et la violence contre la police sur le réseau social. Il a été condamné à douze mois de prison avec sursis probatoire. Son coprévenu, renvoyé pour complicité, a été relaxé faute d’éléments à charge. Lire notre article.


Bobigny, mercredi 5 juillet

«Vous jugez un enfant ou un ennemi de la nation ?»

Emmanuel n’a pas de casier, il est à la fac, a un projet de mariage, son avocate demande au tribunal d’éviter la «peine qui détruit». Le jeune homme de 19 ans avait aussi une arme semi-automatique, trouvée, dit-il, «sous un tas d’habits» dans une cave de son quartier, et qu’il a jetée par la fenêtre lors de son arrestation. Ses justifications n’ont pas convaincu. Il est condamné à deux ans de prison ferme et six mois avec sursis. Lire notre article.


Créteil, mercredi 5 juillet

«Je suis stupide, mais je n’ai rien à faire ici»

Ryan, 18 ans, pizzaïolo à ses heures, est au tribunal val-de-marnais, poursuivi pour avoir attaqué au mortier d’artifice le commissariat du Kremlin-Bicêtre. Le soir du 30 juin, une trentaine de jeunes attaquent au mortier le commissariat du Kremlin-Bicêtre. Simple «spectateur», il filme la scène dans laquelle on l’entend crier : «Allumez-les !» Dans sa fuite, il bousculera un policier. Pour le tribunal, cela vaut 30 mois ferme avec mandat de dépôt. Lire notre article.


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Pour la justice, l’équation impossible des mineurs

Face à de très jeunes interpellés, souvent sans antécédents, les magistrats cherchent des réponses équilibrées. Le gouvernement exige pourtant rapidité et fermeté, quitte à viser les parents dans certains cas. Lire notre article.

Pour juger les émeutiers, la justice se met au surrégime

Confrontés à un afflux de dossiers, les tribunaux ont déployé d’importants moyens pour y faire face, avec des peines estimées plus sévères que d’habitude par les avocats des prévenus. Lire notre article.