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Décryptage

Après l’attentat islamiste à Paris, le renseignement face au spectre d’une résurgence terroriste

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L'appel du jihaddossier
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A moins de huit mois des Jeux olympiques et malgré la relative sérénité des services spécialisés, ces dernières années, l’attaque mortelle de samedi 2 décembre fait craindre le retour de la menace islamiste.
Près de la tour Eiffel, dimanche. (Christophe Ena/AP)
publié le 4 décembre 2023 à 21h02

Après plusieurs années d’accalmie, la France est-elle de nouveau confrontée à une intensification de la menace terroriste islamiste ? La réponse, qui tend vers l’affirmative et suscite une inquiétude à moins de huit mois des Jeux olympiques de Paris, apparaît néanmoins comme un euphémisme aux agents du renseignement qui affirment, eux, «qu’elle n’a jamais vraiment cessé». Depuis 2012 et les tueries de Mohammed Merah à Toulouse et Montauban, la France fait face à une période sombre de son histoire sécuritaire, harassée par des attaques récurrentes et une foultitude de projets d’attentats déjoués sur le fil. Mais il est vrai qu’à compter de 2018, et la fin de l’emprise territoriale de l’Etat islamique (EI) en Syrie, la menace était quelque peu sous l’éteignoir. Avec la multiplication des sorties de prison, de nouvelles vocations documentées chez les adolescents et le retour d’une menace potentiellement projetée, cette fois-ci d’Asie centrale, la dynamique est en train de s’inverser à nouveau. Au sein des services spécialisés, on craint l’avènement d’un nouveau cycle meurtrier, brisant la relative sérénité des dernières années, qui les avaient vus endiguer la majorité des projets d’attentats, via l’augmentation des moyens mis à leur disposition et certaines permissivités législatives.

Aux attaques pensées et coordonnées (tueries de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher, celles de novembre 2015 ou de Saint-Etienne-du-Rouvray en juillet 2016) ont succédé des actes de moin