Un canapé-lit, une télé qui éructe, un téléphone portable, cinq boîtes de psychotropes – trois fermées, deux ouvertes –, trois pipes à crack, dont une dans un cendrier. C’est dans ce décor que Gérard A. est mort chez lui dans le XIVe arrondissement de Paris, entre le 7 et le 9 juin 2021. Quand ? Impossible à dire précisément puisque aucune autopsie n’a été réalisée. Mais l’analyse toxicologique est formelle : Gérard A. a succombé à une intoxication aiguë à la cocaïne fumée ou inhalée après avoir été chauffée. Il avait bien pris des médicaments mais en trop faible quantité pour qu’ils représentent un danger. A l’aube de ses 60 ans, Gérard A., décrit par sa famille comme souffrant de dépression et de toxicomanie, a fait une overdose de crack. Son fournisseur, Ahmed B., un Gabonais âgé de 24 ans, était jugé ce lundi au tribunal correctionnel de Paris pour trafic de stupéfiants en récidive et – fait rare – homicide involontaire. Pape F., Sénégalais de 27 ans, arrêté en même temps que lui à son domicile, comparaissait à ses côtés, uniquement pour trafic de stupéfiants.
«Transaction fatale»
Comment établir avec certitude que la dose fatale à Gérard A. fut celle fournie par Ahmed B., la nuit du 7 août 2021 ? Dans le box des prévenus, celui aussi surnommé «Napolitano», grand sac de muscles moulés dans un t-shirt noir, se montre peu causeur. «J’ai rien à dire», souffle celui qui a déjà été condamné trois fois pour trafic de stupéfiants. «J’achète. Parfois je fume. Quand des gens viennent me voir