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Pied de nez

Après un an de suspension, l’ONG Anticor retrouve son agrément

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Sous la pression du tribunal administratif, Matignon s’est résolu de toute urgence à renouveler l’agrément de l’association de lutte contre la corruption, qui lui permet de porter plainte au nom de l’intérêt général.
A la cérémonie de remise des prix éthiques et des casseroles par l'association Anticor, à Paris, en 2018. (Simon Lambert/Divergence)
publié le 6 septembre 2024 à 12h05

Tout fini par arriver, mais que ce fut fastidieux. Jeudi 5 septembre, le Premier ministre démissionnaire – juste avant la nomination après plus de cinquante jours de vacance d’un Michel Barnier aux allures de plan B très contesté – s’est enfin résolu à renouveler l’agrément d’Anticor. Acculé, Gabriel Attal veut bien considérer, in fine, «que l’association contribue efficacement et publiquement à la lutte contre la corruption et les atteintes à la probité». Ce statut lui permet de porter plainte et de se constituer partie civile dans les délits politico-financiers.

Fer de lance de la lutte anticorruption en France – enjeu démocratique essentiel mais passablement négligé par Emmanuel Macron depuis son arrivée au pouvoir il y a sept ans –, l’ONG avait perdu ce précieux sésame, partagé avec Transparency et Sherpa, en juin 2023, après des bisbilles internes (1). Or, ce quitus, essentiel dans la vie démocratique de la République, lui permettait de contourner l’inertie du parquet. Anticor avait ainsi pu, depuis 2015, intervenir dans des procédures judiciaires, singulièrement dans des affaires sensibles. Bref,