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Renseignement

Après une enquête sur l’opération d’espionnage «Ratafia», la DGSI traque et retrouve les sources de la presse

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Plusieurs années après une enquête du «Monde» sur une action conjointe entre le Mossad et le service de renseignement français, ce dernier est parvenu à remonter sur l’un des auteurs des fuites qui avaient fourni les informations au journaliste.
Les locaux de la DGSI. (Patrick Tourneboeuf/Tendance Floue)
publié le 20 novembre 2023 à 22h53

Qui a en 2017 informé le Monde et son journaliste Jacques Follorou à propos d’une opération secrète impliquant la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ? C’est au cours d’investigations menées par le renseignement intérieur sur les sources d’un autre journaliste, Alex Jordanov, auteur du livre les Guerres secrètes de la DGSI en 2019, que les contre-espions en ont profité, comme par accident, pour remonter vers les éventuels auteurs des fuites ayant alimenté le Monde des années auparavant.

Signés du spécialiste du renseignement du quotidien du soir le 25 mars 2017, soit deux ans avant l’ouvrage de Jordanov, deux articles révélaient les dessous de l’opération affublée du nom de code «Ratafia» : une action menée en France en 2010-2011 par la DGSI (alors appelée Direction centrale du renseignement intérieur, DCRI) et le Mossad, le service de renseignement israélien, afin de recruter une source à haut niveau dans le programme chimique développé par le régime de Bachar al-Assad. Il s’agissait d’approcher un ingénieur, qui effectuait des voyages réguliers à Paris, et de le piéger pour le forcer à trahir Damas et à livrer des informations sensibles…

Argent et cadeaux

L’opération avait duré de nombreux mois, au gré des voyages en France du Syrien et de la construction du piège par les espions israéliens (en première ligne) et les cont