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Antisémitisme

Argentine : la justice demande le retrait du dictionnaire d’une définition du mot «juif»

Le mot était présenté comme un synonyme des mots «avide ou usurière», qui «constitue un discours de haine qui incite à la discrimination pour des motifs religieux» selon la décision de justice rendue jeudi 26 septembre.
Des institutions juives et des organisations de lutte contre les discriminations avaient déjà demandé le retrait de cette définition en 2021 et en 2023. (Photo/Getty Images)
publié le 27 septembre 2024 à 9h25

Un juge argentin Ariel Lijo a demandé jeudi 26 septembre le retrait de l’une des définitions du mot «juif» du dictionnaire de l’Académie royale espagnole (RAE). En cause, le cinquième point qui présentait comme un adjectif pouvant décrire une personne «avide ou usurière». Cette définition «constitue un discours de haine qui incite à la discrimination pour des motifs religieux», a détaillé la décision de justice citée par le site d’information argentin Infobae. Il a également demandé à l’Agence nationale des communications d’Argentine de bloquer le lien vers cette définition du dictionnaire d’espagnol en ligne de la RAE jusqu’à ce qu’elle se conforme à cette demande.

Une plainte avait été déposée le 28 août par Claudio Epelman, directeur exécutif du Congrès juif latino-américain, et Jorge Knoblovits, président de la délégation des associations israélites en Argentine. En 2021 et 2023, des institutions juives et des organisations de lutte contre les discriminations avaient déjà demandé, en vain, au secrétaire général de la RAE, Santiago Munoz Machado, de supprimer cette définition. Selon la loi argentine, une peine d’emprisonnement d’un mois à trois ans est prévue pour ceux qui participent à une organisation ou qui propagent «des idées visant à justifier ou à promouvoir la discrimination raciale ou religieuse sous quelque forme que ce soit».

Pour rappel, l’Argentine abrite la plus grande communauté juive d’Amérique latine qui a subi deux attentats à son encontre : l’un contre l’ambassade d’Israël en 1992, qui a tué 29 personnes, et l’autre contre l’Association mutuelle israélite argentine en 1994, qui a fait 85 morts.