Les deux livres ont un même sujet : les violences policières. Ils se complètent pour questionner leur existence, et la manière dont la société et les institutions les entretiennent ou les combattent. Arié Alimi, avocat de plusieurs victimes et familles de victimes, s’appuie sur son expérience face aux juridictions pour construire une réflexion d’ordre politique sur ces violences, et les logiques qui les sous-tendent, dans l’Etat hors-la-loi (éditions La Découverte). Quant à l’ex-chargée de plaidoyer chez Amnesty International Anne-Sophie Simpere, elle fonde son approche didactique sur de nombreux entretiens pour raconter le traitement, judiciaire et médiatique du phénomène dans Police partout, justice nulle part ? (éditions Massot). Alors que de nombreuses manifestations sont prévues ce samedi 23 septembre partout en France, ils répondent à nos questions.
Le combat contre les violences policières ne fait pas consensus à gauche : deux partis de la Nupes, le Parti socialiste et le Parti communiste, ne participent pas à la manifestation de samedi. Comment le comprenez-vous ?
Arié Alimi : La lutte contre les violences policières est un combat fondamentalement de gauche, car ceux qu’elles visent sont majoritairement des personnes issues de l’immigration, des quartiers populaires, invisibles, fragiles, précaires. Le refus de participer à cet événement relève de la posture politique. Ces partis abandonnent des combats fondamentaux de l’émancipation sociale