Le serveur du café a oublié sa commande. «Je suis désolé, j’avais tellement la tête à ce qui est arrivé à ton frère. C’est affreux», souffle le jeune homme, inquiet, avant de repartir quérir le Perrier grenadine. Nous sommes sur une petite place d’Ivry-sur-Seine, en terrasse, en compagnie d’Assa Traoré. Samedi 8 juillet, la militante était place de la République pour un rassemblement interdit dénonçant les violences policières en présence de 2 000 manifestants. Au moment de la dispersion en fin d’après-midi, son frère Yssoufou a été finalement interpellé par les agents de la Brav-M. Résultat : le nez cassé, des contusions et un traumatisme crânien. Pour Libération, Assa Traoré évoque le combat des familles des victimes de violences policières pour la justice et dénonce un pays «qui n’écoute pas son peuple».
Reportage
Que pensez-vous de l’interdiction de la manifestation prévue le 15 juillet contre les violences policières ?
Cette manifestation n’est pas un appel du Comité Adama. Nous avions tout misé sur la marche du 8 juillet à Beaumont [en mémoire d’Adama Traoré, pour le septième anniversaire de sa mort, ndlr] que nous avions préparée depuis des mois et qui a été interdite. Nous soutenons à 100 % l’appel à manifester le 15 juillet mais nous n’y serons pas, c’était pré