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Interview

Assa Traoré : «Tant que la France n’assumera pas qu’il y a du racisme dans sa police, on tournera en rond»

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Poursuivie en diffamation par trois gendarmes présents le jour de la mort de son frère Adama et dont le procès s’ouvre ce jeudi après-midi, la militante revient pour «Libération» sur cinq ans de combat et livre le regard qu’elle porte sur le pays à un an de la présidentielle.
Assa Traoré, le 5 mai à Paris. (Jérôme Bonnet/Libération)
publié le 6 mai 2021 à 8h48
(mis à jour le 6 mai 2021 à 9h45)

Elle nous reçoit dans son salon. Chez elle, dans son appartement d’Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Sous la table en verre, un exemplaire du dernier livre d’Audrey Célestine, intitulé Des vies de combat : femmes, noires et libres. Nous sommes chez Assa Traoré. La dernière fois que nous l’avions croisée, c’était à Beaumont-sur-Oise, sous le soleil de juillet. Le poing levé, face à plusieurs milliers de personnes venues marcher pour le quatrième anniversaire de la disparition de son frère Adama, mort le 19 juillet 2016 après son interpellation par la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise). Depuis, les expertises s’enchaînent. En février, une nouvelle enquête belge faisait le lien entre l’interpellation et le décès du jeune homme. Début mars, c’est Michael Baden, le médecin légiste qui a autopsié George Floyd aux Etats-Unis, qui mettait en cause les gendarmes dans la mort d’Adama. Pour la première fois, sa sœur Assa Traoré se retrouve face aux gendarmes impliqués : elle comparaît jeudi et vendredi devant la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris. En cause, une tribune publiée en juillet sur les réseaux sociaux du comité Adama et dans laquelle elle s’en prend nommément à des agents, qui ont par