Olivier H., le principal suspect dans l’assassinat islamophobe d’Aboubakar Cissé dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), a été mis en examen et écroué vendredi 9 mai dans la soirée, a annoncé le parquet de Nîmes dans un communiqué. Ce jeune Français de 20 ans, transféré dans la journée depuis l’Italie, est inculpé pour «assassinat à raison de la religion».
«Il a été remis ce matin aux autorités françaises», avait confirmé plus tôt à l’AFP son avocat italien. Interrogé sur l’état d’esprit de son client, Giovanni Salvietti avait ajouté : «Comme d’habitude, il s’exprime très peu». A son arrivée au palais de justice de Nîmes, Olivier H. a été présenté au juge d’instruction chargé de l’enquête pour son interrogatoire de première comparution, au cours duquel il «n’a pas été en mesure de faire des déclarations», a indiqué la procureure Cécile Gensac, qui précise qu’il «sera interrogé ultérieurement».
L’incapacité d’Olivier Hadzovic à s’exprimer ne correspond à aucune «velléité d’obstruction ou de soustraction» mais à «une incapacité, à l’heure où je vous parle, de s’exprimer», a assuré un de ses avocats, Me Adrien Gabeaud, à des journalistes devant le tribunal judiciaire de Nîmes.
Reportage
«Envies de viol de femmes, de meurtres ou de viols de cadavre»
Une cérémonie de prière a eu lieu jeudi à Bamako en hommage à Aboubakar Cissé, dont le corps a été rapatrié dans son pays d’origine pour y être inhumé, en présence de proches et de responsables qui ont demandé aux autorités françaises que «la justice aboutisse» sur cet assassinat.
Rien ne permet pour l’heure d’expliquer pourquoi «il entre dans cette mosquée» et agresse cette personne précise, avait expliqué la magistrate Cécile Gensac lors d’une conférence de presse. Elle avait par ailleurs rappelé le témoignage d’une jeune femme qui avait signalé les contenus en ligne du futur meurtrier, où il avait fait part, depuis un an déjà, «d’envies de viol de femmes, de meurtres ou de viols de cadavre».
Après la mise en examen, Me Gabeaud a indiqué qu’il avait l’intention de demander «un certain nombre d’expertises, notamment médicales».
Le volet médical relève «de la psychiatrie, mais n’étant ni expert ni médecin, et par ailleurs astreint à un certain nombre de secrets, je ne pourrais m’étendre davantage sur cette question», a-t-il achevé, ajoutant que la dimension psychiatrique concernant son client «devra être examinée et confirmée».
Mise à jour vendredi 9 mai à 20h44 avec la mise en examen d’Olivier H. puis les déclarations de la procureure et de son avocat.