Menu
Libération
Suites

Assassinat d’Yvan Colonna : l’ex-directrice et un agent de la prison d’Arles visés par des «procédures disciplinaires»

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé cette mesure suite à un rapport de l’Inspection générale de la justice, saisie après l’agression de l’indépendantistes corse par un codétenu radicalisé.
Un agent de l'administration pénitentiaire devant l'entrée de la prison d'Arles, le 2 mars 2022. (Pascal Guyot/AFP)
publié le 28 juillet 2022 à 20h39

«Des conséquences vont être tirées», avait promis Emmanuel Macron, après l’agression mortelle d’Yvan Colonna en mars. Quatre mois après, le gouvernement passe aux annonces. La Première ministre Elisabeth Borne a dévoilé ce jeudi «le déclenchement de procédures disciplinaires» à l’encontre de l’ex-directrice et d’un agent de la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), après la remise du rapport de l’Inspection générale de la justice (IGJ) sur l’assassinat qui conclut à des «manquements» de leur part.

Le 2 mars dernier, l’indépendantiste corse, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, avait été violemment agressé dans la salle de sport de la maison centrale d’Arles par un détenu camerounais de 36 ans, Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans de prison pour «association de malfaiteurs terroriste». Il était mort des suites de ses blessures à Marseille le 21 mars, après trois semaines de coma.

Le surveillant chargé de l’aile où se trouvait l’indépendantiste corse, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, a fait preuve selon le rapport d’un «net défaut de vigilance» en restant «sans aucun motif éloigné» du lieu des faits. Quant à «l’ancienne cheffe d’établissement» Corinne Puglierini, en poste jusqu’à dix jours avant l’agression, la mission d’inspection pointe «l’insuffisance» de son management et l’absence de «gestion appropriée» des commissions d’évaluation de la dangerosité des détenus.

Rapport bientôt rendu public

En déplacement à Saint-Dié-des-Vosges jeudi, Elisabeth Borne a assuré que «conformément à l’engagement qui avait été pris», ce rapport serait «rendu public» dans une version anonymisée, «pour ne pas faire apparaître les noms des personnes concernées».

Matignon a ajouté que la Première ministre avait «décidé de suivre l’intégralité des recommandations» du rapport de l’IGJ. Elisabeth Borne demandera également au ministre de la Justice «une mission d’inspection sur l’évaluation des quartiers d’évaluation et de prise en charge de la radicalisation» (QER), un dispositif déployé il y a cinq ans et dont «il apparaît nécessaire de dresser un bilan».

Le rapport de l’IGJ était remis au cabinet de la Première ministre et non au Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti car, ce dernier ayant été l’avocat d’Yvan Colonna, il est contraint de se déporter de tout ce qui concerne son ancien client.

Mis à jour le 29 juillet avec la responsabilité de l’ex-directrice, soulignée dans le rapport.