Ce fut une drôle d’audience, ce mercredi 3 juillet après-midi à la 11e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Les magistrats et les avocats convoqués, qui représentent près de 30 prévenus, personnes physiques et morales, puisque le Rassemblement national sera lui-même jugé, se sont penchés sur un sujet bien éloigné de l’enjeu réel de l’affaire. Il est question de la santé de deux personnes renvoyées en procès, l’ancien eurodéputé Jean-François Jalkh et surtout Jean-Marie Le Pen, vieux monsieur de 96 ans : le fondateur du FN, l’ancêtre du RN, peut-il être jugé, à partir du 30 septembre, et ce jusqu’au 27 novembre, aux côtés de 27 autres protagonistes, dans l’affaire des assistants parlementaires de l’extrême droite au Parlement européen ? Placé sous régime de protection juridique, sorte de tutelle, Le Pen «ne peut plus se déplacer et ses facultés sont considérablement altérées», avait indiqué son avocat lors d’une audience précédente.
Le débat a donc repris sur ce point avec de nouveaux avis médicaux, réalisés le 19 juin 2024 au domicile de Le Pen par deux experts. Ces derniers ont constaté la «détérioration de ses capacités physiques et psychologiques», qui le mettent dans l’incapacité de «comparaître et de préparer sa défense», a lu l