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Attaque à la grenade dans un bar de Grenoble : le patron, condamné à onze reprises par la justice, pense avoir été «visé»

Le patron du bar de Grenoble attaqué à la grenade mercredi soir a été blessé dans l’explosion. Son fils, a également été condamné treize fois, notamment pour le double meurtre de Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt, deux jeunes lynchés à mort en 2012 à Echirolles.
Devant l'Aksehir, bar visé par une attaque à la grenade mercredi 12 février 2025 à Grenoble. (Maxime Gruss/AFP)
publié le 14 février 2025 à 19h08
(mis à jour le 14 février 2025 à 19h18)

L’attaque à la grenade du bar de Grenoble visait-elle son propriétaire ? C’est en tout cas ce que pense le patron de l’établissement, blessé mercredi dans l’explosion, a-t-on appris ce vendredi 14 février de sources concordantes. Cet homme de 56 ans et son fils de 28 ans, présent au bar juste avant l’attaque, ont en outre un lourd casier judiciaire, a indiqué le parquet de Lyon qui supervise l’enquête.

Le père a été condamné à onze reprises et son fils treize fois, notamment pour un double meurtre, a précisé le procureur Thierry Dran, confirmant une information de France Info. Selon nos confrères, le jeune homme a été condamné à onze ans de prison pour le meurtre de Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt, deux jeunes lynchés à mort en 2012 à Echirolles, dans la banlieue de Grenoble, par une bande d’un quartier voisin. En 2014, le chanteur Calogero, lui-même originaire d’Echirolles, avait tiré de ce drame une chanson, Un jour au mauvais endroit.

«Piste de l’enquête»

Le lien potentiel entre ce meurtre, qui avait suscité une vive émotion, et l’attaque à la grenade «sera sans doute une piste de l’enquête», a déclaré David Metaxas, avocat du père et de son fils. Le père fait, de son côté, l’objet de poursuites pour trafic de cigarettes, selon Me Metaxas. Après de récents contrôles liés à «divers trafics», son bar faisait l’objet d’une procédure de fermeture administrative, a fait savoir le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui s’est rendu sur place ce vendredi.

Mercredi soir, les deux hommes étaient dans ce bar, l’Aksehir, situé dans le quartier populaire Village olympique. Le fils l’a quitté juste avant qu’un homme encagoulé et armé d’un fusil d’assaut n’y lance une grenade à fragmentation, faisant quinze blessés. Touché à la jambe, le père a été hospitalisé, sans que son pronostic vital ne soit engagé, a précisé son avocat.

Lors de son audition, le quinquagénaire a dit aux enquêteurs qu’il pensait être la cible de l’attaque, selon une source policière. «Il est passé à côté de la mort, la grenade a été lancée dans le café où il était donc il se sent nécessairement visé», a souligné Me Metaxas, en précisant qu’il n’avait toutefois pas fait l’objet de menaces préalables. Quant à son fils, il est revenu sur les lieux juste après l’explosion et a été interpellé sur place pour «contrebande de cigarettes», avant d’être remis en liberté, selon son avocat.