Un homme de 37 ans, fiché pour prévention du terrorisme, est suspecté d’avoir tué à l’arme blanche une personne samedi 22 février à Mulhouse en marge d’une manifestation, a annoncé le procureur de la République de Mulhouse, Nicolas Heitz. Alors qu’il agressait plusieurs policiers municipaux en criant «Allah Akbar», une personne civile, un Portugais de 69 ans selon France Inter, a tenté de s’interposer et a été tuée, a précisé le Parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué. Deux policiers ont été grièvement blessés, pour l’un «à la carotide», pour l’autre «au thorax», selon Nicolas Heitz. Ils ont été hospitalisés «en urgence absolue». Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a-t-il précisé. Le mis en cause a lui été arrêté et placé en garde à vue, selon le Pnat.
Un «acte de terrorisme qui ne fait pas de doute»
Le Pnat a annoncé dans ce même communiqué s’être saisi des faits et avoir ouvert une enquête en flagrance des chefs d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, sur personne dépositaire de l’autorité publique. Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste (SDAT – service coordonnateur), à la direction zonale de la police nationale Est et à la direction générale de la sécurité intérieure, précise le document.
Le suspect «est fiché au FSPRT», le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a précisé Nicolas Heitz, qui s’est rendu sur place. Les faits se sont déroulés peu avant 16 heures, en marge d’une manifestation de soutien au Congo. Sur place, à proximité du marché du canal couvert, un périmètre de sécurité a été dressé.
De source syndicale, l’homme, né en Algérie, est actuellement sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence. Il fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Emmanuel Macron a évoqué un peu plus tard un «acte de terrorisme», «islamiste», «qui ne fait pas de doute» après une attaque mortelle au couteau à Mulhouse, en faisant part de «la solidarité de toute la Nation».
Interview
Le chef de l’Etat a indiqué que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui doit se rendre sur place, «s’exprimera [samedi] soir pour donner les détails sur le dossier». «Je veux dire [...] la détermination du gouvernement et la mienne de continuer le travail qui est le nôtre depuis huit ans pour tout faire afin d’éradiquer le terrorisme sur notre sol», a-t-il ajouté en marge d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris. «Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil», a réagi de son côté François Bayrou, qui a partagé ses pensées «aux victimes et à leurs familles» et ses «félicitations aux forces de l’ordre pour leur intervention rapide».
«L’horreur vient de saisir notre ville», a déploré de son côté dans un message posté sur Facebook la maire de la ville, Michèle Lutz. «La piste terroriste semble être privilégiée pour le moment. Cela doit naturellement être confirmé sur le plan judiciaire», a-t-elle ajouté. Elle a adressé aux victimes et à leurs proches ses «sentiments fraternels».
Mise à jour à 18 heures avec davantage de contexte
Mise à jour à 18h20 avec le communiqué du Parquet national antiterroriste
Mise à jour à 18h40 avec la déclaration d’Emmanuel Macron
Mise à jour à 19h20 avec la déclaration de François Bayrou et des éléments sur la victime civile