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Justice

Attaque au couteau à Romans-sur-Isère en 2020 : l’assaillant sera jugé pour assassinats terroristes

Abdallah Osman Ahmed avait tué à l’arme blanche 2 hommes et blessé 5 autres personnes le 4 avril 2020 à Romans-Sur-Isère. Deux juges d’instruction ont conclu dans leur ordonnance de mise en accusation, ce mardi 26 mars, que ce passage à l’acte trouve en partie sa justification dans une allégeance et une revendication en lien avec le jihad islamique.
Le bureau de tabac dans lequel une attaque au couteau a été commise pas une personne d'origine soudanaise qui a fait 2 morts et 5 blessés graves, à Romans-sur-Isère, le 4 avril 2020. (Bruno Amsellem/Libération)
publié le 26 mars 2024 à 21h57

Deux juges d’instruction antiterroristes ont ordonné mardi 26 mars que l’auteur d’une attaque mortelle au couteau à Romans-Sur-Isère (Drôme) soit jugé par la cour d’assises spéciale pour assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué une source proche du dossier. L’assaillant, Abdallah Osman Ahmed, avait tué deux hommes et blessé cinq autres personnes le 4 avril 2020.

Deux des trois expertises psychiatriques réalisées au cours de la procédure ont conclu à l’altération du discernement de ce réfugié soudanais âgé actuellement de 37 ans. Avec une altération du discernement, l’assaillant ne risque plus la perpétuité, mais 30 ans de réclusion criminelle.

L’état psychique d’Abdallah Osman Ahmed a été au cœur des investigations menées au pôle antiterroriste du tribunal de Paris. «Si le trouble mental qualifié par les experts d’accès psychotique aigu paranoïde hallucinatoire au moment des faits n’est contesté par aucune des expertises, il n’est néanmoins pas avéré qu’il ait été le seul élément à l’origine du déclenchement du passage à l’acte», notent les deux juges d’instruction dans leur ordonnance de mise en accusation consultée par l’AFP.

Quatre ans d’investigations

Après quatre ans d’investigations, «plusieurs éléments quant au déroulé des faits le jour des attaques permettent ainsi d’asseoir le raisonnement suivant lequel ce passage à l’acte trouve sa justification dans une allégeance et une revendication en lien avec le jihad islamique, bien qu’il n’ait été retrouvé aucun contact avéré de l’auteur avec des membres de cette organisation et que son passage à l’acte n’ait pas en tant que tel été revendiqué», estiment les deux magistrats.

Les avocats d’Abdallah Osman Ahmed n’ont pas réagi dans l’immédiat. Dans la matinée du 4 avril 2020, pendant le confinement, il avait tué à l’arme blanche Thierry N., client d’une boucherie âgé de 54 ans, et Julien V., un commerçant de 43 ans. Il avait également blessé cinq personnes. Selon les témoins de l’attaque, il avait agi sans prononcer «la moindre parole», «le regard vide». Il avait «l’air hypnotisé» et «possédé», restant «très calme», est-il relaté dans la dernière contre-expertise, signée le 20 juin 2023.