Une adolescente de 14 ans victime d’un arrêt cardiaque lors du confinement de son collège consécutif à une attaque au couteau jeudi à Souffelweyersheim, dans le Bas-Rhin, est morte, a indiqué vendredi 19 avril le recteur d’académie Olivier Faron. «Elle avait été secourue par des enseignants qui, très vite, ont appelé les services de pompiers. Elle est décédée en fin d’après-midi», a-t-il expliqué. La famille de la jeune fille a porté plainte vendredi après-midi dans une brigade de gendarmerie, a-t-on appris ce samedi 20 avril.
L’enquête a été confiée à la section de recherches de Strasbourg, qui est également en charge de celle sur les écolières agressées. Deux petites filles de 6 et 11 ans avaient été blessées lors de l’attaque. Elles souffrent de «blessures physiques légères», selon le parquet de Strasbourg.
Jeudi après-midi, le directeur de l’école de la commune avait lancé l’alerte au moment de l’agression. «Nous avons mis en place la procédure de confinement. Les enseignants l’ont fait de manière extrêmement précise et rigoureuse et malheureusement cette collégienne a connu un épisode de stress très fort qui a abouti à cet arrêt cardiaque», a précisé le recteur. «Ce sont des procédures bien rodées, nous travaillons de manière très étroite avec la préfecture, nous avons été présents sur place extrêmement rapidement. Il n’y a aucune solution parfaite et nous analyserons en profondeur ce qui s’est passé. S’il y a des enseignements à tirer, nous les tirerons. Mais les enseignants ont vraiment fait le nécessaire», a-t-il poursuivi.
«Nous sommes atterrés»
«Nous sommes atterrés, sans voix», a déclaré Georges Schuler, le maire de Reichstett, commune où résidait la collégienne. Il a ajouté qu’il n’était pas encore en mesure de dire si la défunte présentait une pathologie, dans l’attente des conclusions d’une enquête ouverte afin de déterminer les causes de son arrêt cardiaque. Une autopsie et des examens plus poussés ont été ordonnés.
L’école primaire et le collège ont rouvert leurs portes vendredi matin, avec une présence renforcée de la gendarmerie. «L’équipe mobile de sécurité du rectorat est présente avec beaucoup de membres et la cellule d’urgence médico-psychologique est présente également avec beaucoup de psychiatres et de psychologues», a indiqué Olivier Faron. «La journée va être consacrée à l’écoute et à la solidarité pour tenter de surmonter ce qui est une épreuve terrible», a-t-il annoncé. Le collège sera également ouvert lundi, au premier jour des vacances scolaires, pour proposer un accueil et un service d’écoute aux familles qui en feraient la demande.
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Le suspect, âgé de 30 ans, a été interpellé rapidement après l’attaque au couteau. Une enquête pour «tentatives d’homicides volontaires sur mineures de 15 ans» a été ouverte. «Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade», a précisé le parquet, qui a évoqué des «fragilités psychiatriques» et estimé «qu’aucun élément ne permet de rattacher ces agressions à un acte terroriste». Son placement en détention provisoire a été requis.
L’information judiciaire le visant a également été ouverte pour «violences volontaires sur un militaire de la gendarmerie (sans ITT)», a ajouté la magistrate. Selon une source judiciaire, cet homme de 30 ans avait frappé un militaire lors de sa fouille à la brigade de gendarmerie où il avait été conduit après avoir été interpellé.
Mise à jour : samedi 20 avril à 15h18, avec le dépôt de plainte de la famille et plus de détails sur l’enquête.