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Justice

Attaque au couteau d’Antibes : le suspect, mis en examen, reconnaît les faits et dit avoir «entendu des voix»

Le jeune homme, fiché S, semblait adhérer à des idées d’extrême droite et serait un «cas psychiatrique lourd». Sa petite amie, soupçonnée de l’avoir encouragé, a été placée en garde à vue.

Devant le lycée horticole d'Antibes, le 10 septembre. (Syspeo/Sipa)
Publié le 11/09/2025 à 19h17, mis à jour le 12/09/2025 à 16h08

Nouvelles avancées après l’attaque au couteau dans un lycée d’Antibes. Le jeune homme qui a blessé deux personnes au couteau mercredi dans son ancien lycée d’Antibes a reconnu les faits, expliquant avoir «entendu des voix», selon le procureur de Grasse, Eric Camous, qui a annoncé ce vendredi 12 septembre sa mise en examen pour tentative d’assassinat.

L’ancien élève du lycée horticole d’Antibes, âgé de 18 ans, a blessé un élève de 16 ans et plus grièvement une professeure de 52 ans, avant d’être interpellé. D’après le procureur, après son arrivée au lycée, il est d’abord allé aux toilettes prendre des cachets, avant de tenter de donner un coup de couteau à un élève qui a réussi à esquiver. Traversant la cour, il a ensuite porté des coups à la tête de l’élève de 16 ans qui gardera des «séquelles importantes». Puis il a porté trois coups à l’enseignante de 52 ans, dont un particulièrement sérieux à l’abdomen. Les témoins ont évoqué «une volonté mortifère» et «une détermination manifeste», mais aussi «un discours confus». Il a plusieurs fois pointé son couteau vers sa propre personne.

Le parquet a requis son placement en détention et une audience est prévue devant le juge des libertés, a précisé Eric Camous lors d’une courte déclaration devant la presse. Cependant, «l’expertise psychiatrique requise dès son placement en garde à vue a fait état de grandes interrogations sur son état sans être en mesure de poser un diagnostic définitif», a-t-il précisé. Le jeune homme souffre «de troubles graves de la personnalité associés à des problématiques psychiatriques et hallucinatoires». Devant les enquêteurs, il a reconnu les faits et évoqué «une journée difficile» au cours de laquelle il a entendu des voix qui ont provoqué «une anxiété montante».

Issu d’une famille kurde réfugiée en France, le mis en examen est fiché S pour apologie de crime depuis le printemps 2024, après avoir témoigné d’une «fascination inquiétante pour les tueries de masse et les tueurs en série», selon le procureur. Il n’est pas inscrit sur le fichier pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste ni suivi pour jihadisme, selon le Figaro. Des croix gammées ont par ailleurs été retrouvées à son domicile, affirme le Monde. Et d’après Nice-Matin, il avait fait part de sa fascination pour le terroriste néonazi norvégien Anders Breivik.

Le suspect avait déjà été incarcéré en avril 2024 alors qu’il n’avait que 16 ans, suspecté de nourrir un projet de tuerie de masse, selon une autre source proche de l’enquête, qui affirme qu’il s’agit d’un «cas psychiatrique lourd». Ecroué en avril 2024 dans cette première procédure, il avait été remis en liberté en mars 2025 et même s’il a subi plusieurs hospitalisations en psychiatrie depuis, le suivi judiciaire et psychologique n’a «pas permis d’anticiper un nouveau passage à l’acte», a assuré Eric Camous. La question d’une éventuelle altération ou abolition de son discernement se posera certainement rapidement.

Deux personnes supplémentaires ont été placées en garde à vue, ont fait savoir jeudi 11 septembre des sources proches du dossier. La première est une jeune femme interpellée en Normandie, qui serait la petite amie de l’auteur présumé des coups de couteau. Elle est soupçonnée de l’avoir encouragé à attaquer le lycée. La seconde personne en garde à vue est un adolescent de 17 ans résidant dans le Var, précisent ces sources, confirmant une information du Parisien. A ce stade, ces deux gardes à vue répondent, selon l’une des sources, «à un besoin de faire des vérifications». Le procureur s’est refusé à tout commentaire à leur sujet.

Mise à jour le 12 septembre à 15 h 55 avec la mise en examen du suspect.