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Justice

Attaque d’une voiture de police : trois gardes à vue après la manifestation contre les violences policières à Paris

Un groupe d’individus cagoulés avait caillassé un véhicule des forces de l’ordre et l’avait attaqué «à coups de barre de fer» samedi 23 septembre. L’un des policiers était sorti du véhicule une arme à la main pour les tenir à distance.
Un homme cagoulé tape avec une barre de fer contre une voiture de police lors de la manifestation à Paris samedi 23 septembre 2023. (Carine Schmitt/Hans Lucas. AFP)
publié le 24 septembre 2023 à 19h19

Trois personnes ont été placées en garde à vue après l’attaque d’une voiture de police à Paris samedi 23 septembre au cœur de la manifestation contre les violences policières, annonce le parquet de Paris ce dimanche 24 septembre au soir. «Une enquête a été ouverte du chef de violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique et confiée à la sûreté territoriale de Paris», précise le ministère public.

Alors que le parquet avait annoncé plus tôt dans la journée que onze personnes au total avaient été placées en garde à vue à la suite de la manifestation de samedi, il a précisé que trois de ces personnes l’étaient dans le cadre de cette enquête.

Après un départ dans le calme vers 15 heures depuis la gare du Nord, un précortège de centaines d’individus vêtus de noir et cagoulés s’est constitué, dégradant les vitrines de plusieurs agences bancaires et caillassant une voiture de police.

Cette voiture, coincée dans la circulation boulevard de Clichy, a été attaquée «à coups de barre de fer», a expliqué la préfecture de police de Paris. L’un des policiers est alors brièvement sorti du véhicule arme à la main pour tenir à distance les manifestants, selon plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, confirmées par une source policière.

«Parmi cet équipage (de police) qui comportait quatre effectifs […] nous avons trois personnes qui sont heureusement blessées légers», expliquait samedi le préfet de police Laurent Nuñez sur BFMTV, précisant qu’il s’agissait de «traumas aux cervicales» pour deux d’entre eux, sans préciser ce qui avait causé ces blessures.

Une «intervention des BRAV», du nom de cette unité controversée de policiers à moto, a ensuite «permis de faire cesser l’action et mettre à l’abri» les policiers présents dans le véhicule, a ajouté la préfecture.

Laurent Nuñez avait déjà annoncé que «trois personnes […] présumées être impliquées dans ces faits (avaient) été interpellées». Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait réagi sur Twitter (renommé X) en fustigeant «des violences inacceptables contre les forces de l’ordre. On voit où mène la haine anti-police».

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans toute la France «contre les violences policières», à l’appel de nombreuses organisations de gauche. Quelque 31 300 personnes ont manifesté dans l’ensemble du pays (dont 9 000 à Paris), selon le ministère de l’Intérieur, et environ 80 000 (dont 15 000 à Paris), selon la CGT et LFI.