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Attaque raciste contre les Kurdes: Emine Kara «a protégé la France, la France ne l’a pas protégée»

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Emine Kara, Mir Perwer, Abdulrahman Kizil sont tombés vendredi 23 décembre sous les balles d’un tueur raciste. Emine Kara s’était vu refuser le statut de réfugiée politique en août, bien qu’elle ait été blessée en combattant l’Etat islamique. Quant à Mir Perwer, il venait d’obtenir le statut de réfugié.
Combattante du Rojava installée en France depuis 2020, Emine Kara, dont on voit ici le portrait à Paris, le 24 décembre, avait fui la Turquie en 1994. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 26 décembre 2022 à 7h00

«Elle avait combattu Daech les armes à la main, et est morte à Paris, sous les balles d’un raciste !» : le cri du cœur de Camille, jeune Franco-Kurde rencontrée samedi 24 décembreplace de la République, résume le sentiment des membres de cette communauté endeuillée. Car Emine Kara, 48 ans, également connue sous le nom de guerre d’Evin Goyi, était une «héroïne» de la cause kurde. Son aura de combattante du Rojava, le Kurdistan syrien, dépassait même dans la jeune génération celle de Sakine Cansiz, la cofondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) assassinée il y a dix ans à Paris, assure Camille. Emine Kara avait aussi un rôle de premier plan dans les instances kurdes, ce qui en faisait une cible de choix, aux yeux du Conseil démocratique kurde de France (CDKF) : vivant depuis deux ans en France, où elle était venue se faire soigner après avoir été blessée sur le front à Raqqa, elle présidait le Mouvement des femmes kurdes, en France et à l’international. Cette figure bien connue de la diaspora kurde en Europe devait prendre part vendredi à une réunion de préparation du dixième anniversaire de l’assassinat