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Attaques contre les prisons et leurs agents : Bruno Retailleau annonce «65 faits» depuis dix jours

Interrogé sur le plateau de BFMTV-RMC ce mercredi 23 avril et à quelques heures d’un déplacement auprès du personnel pénitentiaire en Isère, le ministre de l’Intérieur a donné des chiffes sur les attaques visant le milieu carcéral.
Une voiture incendiée sur le parking de la prison de Tarascon dans le Vaucluse, France, le 16 avril 2025. (Manon Cruz/Reuters)
publié le 23 avril 2025 à 10h02

Un bilan à quelques heures d’un déplacement. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé ce mercredi 23 avril chez nos confrères de BFMTV-RMC que quelque «65 faits» visant des centres pénitentiaires et leurs agents ont été commis depuis la mi-avril. Cette déclaration intervient au matin d’un déplacement du locataire de la place Beauvau au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Il y accompagne le Premier ministre et le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, pour exprimer le soutien du gouvernement au personnel pénitentiaire.

«Les faits sont nombreux depuis dix jours. Ils sont récents et sans doute coordonnés. Il y en a eu 65 en France dans trente et quelque départements : un tiers des départements ont connu des faits, des incendies criminels sur des établissements pénitentiaires, sur des domiciles d’agents pénitentiaires», a affirmé Bruno Retailleau sur RMC. Le parquet antiterroriste s’est saisi de 13 d’entre eux, a-t-on appris mardi.

Depuis dix jours, un groupe revendiquant la «défense des droits des prisonniers français», ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, vise les établissements ou agents pénitentiaires, publiant vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

«On ne peut pas maîtriser une situation en quelques jours»

Dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 avril, la porte d’une maison a encore été incendiée à Villefontaine [une commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, ndlr] et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription «DDPF» a été retrouvée taguée sur le domicile. «Par erreur, les agresseurs ont en réalité ciblé le domicile d’un voisin, croyant viser notre collègue», avait affirmé sur les réseaux sociaux le syndicat FO Justice, qui avait dénoncé la veille une attaque visant le centre pénitentiaire de Lyon Privas.

Selon le ministre de l’Intérieur ce mercredi : «Nous mettons le paquet, nous avons une mobilisation considérable de nos forces sous l’autorité judiciaire du Pnat (parquet national antiterroriste, NDLR). Ce ne sont pas moins de 125 enquêteurs qui sont mobilisés, avec l’appui de trente autres enquêteurs de la police scientifique et technique. Je ne doute pas qu’on les aura», a-t-il ajouté. «On ne peut pas maîtriser une situation en quelques jours : je ne suis pas un prestidigitateur», a poursuivi le ministre de l’Intérieur.

«Il y avait au départ trois pistes : une piste ultragauche, une piste ingérence étrangère et un autre narcotrafic, des narcoracailles. Quand on voit la configuration des choses, quand on voit que ça vient juste après la loi narcotrafic… […] Il y a un lien qui paraît assez évident mais le Pnat nous le dira mais on voit bien qu’il y a une action très très coordonnée», a encore assuré Bruno Retailleau.