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Libération
«DDPF»

Attaques contre les prisons : les profils interpellés liés au narcotrafic

Selon France Info et «le Parisien», les caractéristiques des 25 personnes arrêtées lundi 28 avril lors d’un vaste coup de filet semblent confirmer l’hypothèse d’une offensive menée par le narcobanditisme.
Devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône), le 16 avril 2025. (Sylvain Thomas/AFP)
publié le 29 avril 2025 à 10h49

Qui se cache derrière le sigle «DDPF», «défense des droits des prisonniers Français» que l’on a retrouvé sur plusieurs lieux de dégradations de prisons ces dernières semaines ? Si elle n’est pas officiellement écartée, la piste de l’extrême gauche ne paraît plus vraiment privilégiée par les autorités. Après l’interpellation de 25 personnes partout en France, lundi 28 avril, dans le cadre de l’enquête sur les attaques contre les centres pénitentiaires, les premières informations sur les profils des suspects données par le Parisien et France Info révèlent a priori des liens avec le milieu du narcotrafic.

D’après l’audiovisuel public, au moins quatre individus seraient affiliés à la DZ Mafia, une organisation qui domine le trafic de drogue dans le sud-est de la France. Et selon le Parisien, au moins cinq ont été extraits des prisons, notamment à Luynes et au Pontet, où ils étaient déjà incarcérés. L’un d’eux en particulier était en prison à la maison d’arrêt d’Avignon, après une mise en examen pour assassinat depuis 2023, d’après France Info. L’homme de 22 ans est suspecté de faire partie des donneurs d’ordre, depuis son lieu de détention.

Des profils de petites mains recrutées sur Internet

Pour le Parisien, la majorité des individus interpellés ont des profils de «jobbeurs», ces petites mains du trafic de drogue recrutées sur les réseaux sociaux. Et sont soupçonnés d’avoir été envoyés pour perpétrer les attaques contre les prisons et les agents pénitentiaires, menées depuis plusieurs semaines.

Les enquêteurs craignent toutefois de ne pas apprendre grand-chose de la part des suspects sur les détails de l’organisation de cette mystérieuse DDPF, qui signe les dégradations constatées et diffuse des messages sur une boucle Telegram, car la plupart d’entre eux ne connaissent sans doute pas l’identité de leurs employeurs. Mais les nombreux téléphones saisis à l’occasion de leur arrestation pourront peut-être permettre de remonter jusqu’aux commanditaires. La clé pour confirmer l’implication de trafiquants de haut niveau.

Par ailleurs, la loi pour lutter contre le narcotrafic est en passe d’être définitivement adoptée à l’Assemblée nationale ce mardi 29 avril. Sans qu’on puisse établir à ce stade de corrélation certaine entre la bataille menée par l’exécutif sur ce sujet, soutenue par les parlementaires de presque tous les bords, et les assauts physiques menés en parallèle ces dernières semaines contre les prisons et le personnel pénitentiaire.