Un homme a été interpellé, dimanche, sur un site de la SNCF à Oissel en Seine-Maritime, selon une source policière. L’homme avait dans son véhicule «des clés d’accès à des locaux techniques de la SNCF», des «pinces coupantes», un «jeu de clés universelles» notamment, ainsi que de la littérature en lien avec l’ultragauche, a-t-on ajouté de même source. Il avait notamment l’ouvrage de Romain Huët «Le vertige de l’émeute : de la Zad aux Gilets jaunes» (Editions PUF). Il a été placé en garde à vue à Rouen, selon une source proche du dossier à l’AFP. Contacté par Libération, le parquet de Paris précise qu’aucun lien n’est établi entre cette arrestation et les actes de sabotage coordonnées qui ont visé plusieurs lignes à grande vitesse vendredi, à quelque heures de l’ouverture des Jeux Olympiques à Paris.
Lundi, sur France 2, le ministre de l’Intérieur démissionnaire a de son côté affirmé que les services avaient «identifié un certain nombre de profils qui auraient pu commettre» les sabotages commis dans la nuit de jeudi à vendredi contre des lignes TGV de la SNCF. Gérald Darmanin a insisté sur le fait que ces «sabotages étaient volontaires, très précis, extrêmement bien ciblés», et souligné que c’était «le mode traditionnel d’action de l’ultragauche». «La question est de savoir s’ils ont été manipulés ou est-ce que c’est pour leur propre compte», a-t-il ajouté.
🔴🗣️ INFO : Gérald Darmanin annonce que la police a identifié "des profils de personnes" potentiellement "manipulées" responsables du sabotage des lignes TGV de la #SNCF et reconnaît un réseau "vulnérable car très étendu". #Les4V @GDarmanin pic.twitter.com/yeXRioQAvL
— Telematin (@telematin) July 29, 2024
Un mail de soutien au sabotage adressé à la presse
Samedi, un message de soutien à cette série d’actes de sabotage contre le réseau de câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d’informations de sécurité pour les conducteurs avait par ailleurs été reçu par plusieurs médias. Le message avait été adressé par mail à plusieurs rédactions, dont la Provence, qui l’a divulgué, ainsi qu’à des titres de la presse étrangère.
Signé «une délégation inattendue», il justifiait les actions et critiquait les Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août) en ayant recours à une dialectique utilisée par les militants de l’ultragauche anarchiste. «Ils appellent cela une fête ? Nous y voyons une célébration du nationalisme, une gigantesque mise en scène de l’assujettissement des populations par les Etats» était-il écrit. Pour autant, aucun détail sur les actions menées n’avait été fourni. De sorte que, selon une source proche du dossier, il ne s’agit «pas d’une revendication à proprement parler», mais plutôt d’un message de soutien aux sabotages, pour s’en féliciter.
Survenus dans la nuit de jeudi à vendredi, ces multiples incendies déclenchés à quelques heures seulement de la cérémonie d’ouverture des JO, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu, les uns de rallier la capitale, les autres de partir en vacances, avaient provoqué une pagaille monstre dans les gares.
Mise à jour : le 29 juillet à 11 h 20, avec le parquet de Paris.