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Conditions de travail

Attaques de prisons : chez les surveillants pénitentiaires, «on se dit que ça peut tomber sur n’importe qui»

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Les intimidations des derniers jours qui ont visé des centres pénitentiaires et des logements de surveillants viennent s’ajouter aux conditions de travail déjà difficiles d’une profession en manque de moyens et de reconnaissance.
Des agents pénitentiaires devant la maison d'arrêt de Seine-Saint-Denis, le 15 mai 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 16 avril 2025 à 20h30

La blague, d’un goût douteux, circule entre surveillants pénitentiaires : «Moi aussi j’ai pris perpète, j’en ai pris pour trente-cinq ans !» Sans aller jusqu’à comparer les conditions de travail des fonctionnaires aux conditions de vie des détenus en France, force est de constater que le destin de ces deux populations est intrinsèquement lié. Les maux qui touchent les établissements – surpopulation, manque de moyens, délabrement des locaux – les concernent toutes les deux.

Depuis dimanche et les premiers départs de feux de voitures sur les parkings de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire (Enap) à Agen (Lot-et-Garonne) et du centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), l’inquiétude monte dans les rangs des surveillants. Dans la nuit de lundi à mardi, le parking d’un immeuble marseillais connu pour loger des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire a été pris pour cible. Puis, dans la nuit de mardi à mercredi, le hall de l’immeuble d’une surveillante de Seine-et-Marne a pris feu avec, pour signature, le mystérieux sigle «DDPF» (