Menu
Libération
Profils

Attentat à Arras : de l’exil au jihadisme, l’itinéraire sulfureux de la famille Mogouchkov

Article réservé aux abonnés
Après le meurtre du professeur Dominique Bernard, ce vendredi 13 octobre, «Libération» retrace, à l’aide de documents inédits, le parcours du suspect, Mohammed Mogouchkov, et de sa famille, dont plusieurs membres sont impliqués dans l’islamisme radical.
A Arras ce vendredi 13 octobre après l'attentat au lycée Gambetta. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Liberation)
publié le 13 octobre 2023 à 19h38

Il est arrivé d’un pas déterminé, chignon ajusté, carrure sportive un peu après 11 heures. Un trajet que Mohammed Mogouchkov connaissait par cœur, lui l’ancien élève du collège-lycée Gambetta, situé dans le centre-ville d’Arras (Pas-de-Calais). Muni d’un couteau, le Russe de 20 ans entame alors un périple sanglant, blessant un enseignant, un agent technique et un agent d’entretien, avant de tuer Dominique Bernard, un professeur de français. Deuxième enfant d’une fratrie de cinq, Mohammed Mogouchkov reproduit près de trois ans plus tard le mode opératoire fatal au professeur d’histoire-géo Samuel Paty. Vendredi soir, il se trouvait en garde à vue, avec sept autres personnes, et refusait de répondre aux questions. Au JT de TF1, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a, lui, indiqué : «D’après nos renseignements, il y a un lien malheureusement [avec] ce qu’il s’est passé, sans doute, au Proche-Orient.»

Une attaque que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pressentait, au point qu’un lourd dispositif de surveillance avait été déployé d