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Libération
Procès

Attentat de la basilique de Nice : l’assaillant condamné à la perpétuité incompressible

Brahim Aouissaoui était accusé d’avoir assassiné trois personnes dans le lieu de culte le 29 octobre 2020. Lundi 24 février, il avait pour la première fois admis sa culpabilité.
Devant la basilique de Nice, le 29 octobre 2020. (Arie BOTBOL/Photo Arié Botbol. Hans Lucas p)
publié le 26 février 2025 à 14h19
(mis à jour le 26 février 2025 à 19h48)

C’est une sanction rarissime, rendant très infime la possibilité d’un aménagement de peine. La réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible a été prononcée ce mercredi 26 février à l’encontre de Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir assassiné trois personnes dans la basilique de Nice le 29 octobre 2020. En matière de terrorisme, cette peine aussi appelée «perpétuité réelle» avait été prononcée contre Salah Abdeslam pour les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

La cour d’assises spéciale de Paris, composée de magistrats professionnels et présidée par Christophe Petiteau, a suivi à la lettre les réquisitions du parquet antiterroriste. Les avocates générales du Pnat ont mis en avant «la dangerosité intacte» de Brahim Aouissaoui «enfermé dans son fanatisme totalitaire et barbare». Alors qu’une des avocates générales rappelait que l’accusé était «habité par l’idéologie jihadiste», le Tunisien de 25 ans a crié en arabe «ce n’est pas du terrorisme» avant de se faire rabrouer par son propre avocat qui lui a demandé fermement de se taire.

Pour l’accusation, Brahim Aouissaoui a fait preuve d’une «sauvagerie inouïe» en assassinant avec un couteau de cuisine la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, quasiment décapitée, le sacristain Vincent Loquès, 54 ans, égorgé, et la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans, qui a reçu 25 coups de couteau avant de succomber.

«Aucun remords»

«La peine requise doit être à la hauteur de la barbarie» de cet acte, a indiqué une des deux magistrates du Pnat en soulignant «la détermination sans faille» de l’accusé décidé à «frapper la France, terre des “chiens” et des “mécréants” pour semer la terreur». Il a cherché à «déshumaniser» ses victimes en les décapitant ou les égorgeant, a-t-elle dit. «Son intention de tuer ne peut souffrir d’aucune contestation», ont affirmé les magistrates.

Après avoir longtemps nié les faits en se réfugiant dans une «amnésie», factice selon des experts-psychiatres, Brahim Aouissaoui a reconnu sa responsabilité dans l’attentat au cours de l’audience mais a refusé de donner des détails sur les circonstances de son acte. «Il n’a fait preuve d’aucun remords», a rappelé une avocate générale. «Sa haine de l’Occident et de la France est restée intacte.» Le verdict est attendu dans la soirée.

Mise à jour : à 19h45, avec la condamnation de Brahim Aouissaoui