Tandis que les frères Kouachi, auteurs l’avant-veille de la tuerie à Charlie Hebdo, sont retranchés dans une imprimerie à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne), leur complice Amedy Coulibaly surgit, vendredi 9 janvier 2015 peu après 13 heures, dans un supermarché cacher situé Porte de Vincennes à Paris. Les clients terminent leurs courses avant le début du shabbat. A la première détonation, Zarie Sibony, l’une des deux caissières, laisse tomber le poulet surgelé qu’elle vient de scanner. «J’ai vu des gens courir, se précipiter à la réserve. J’entendais ce qui se passait mais je ne bougeais pas. Mon cerveau et mon corps étaient déconnectés. Cela a duré une trentaine de secondes», racontait-elle à Libération il y a près de cinq ans, venue d’Israël pour témoigner au procès des attentats de janvier 2015.
Pour se protéger, Zarie Sibony plonge finalement sous sa caisse : «A ma droite, il y a eu une autre détonation.» Le terroriste abat Philippe Braham, le client que la caissière vient de servir, sa première victime dans le magasin. La veille à Montrouge (Hauts-de-Seine), Amedy Coulibaly a exécuté une polic