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Analyse

Attentat de Magnanville : sept ans après, les conséquences d’un traumatisme sur les forces de l’ordre

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L’attentat, qui a créé choc et effroi au sein des forces de l’ordre, a ouvert la voie à l’adoption de dispositifs sécuritaires, tel le port d’arme hors du temps de service.
Lors d'une manifestation de policiers en colère, en octobre 2016, à Paris. (Laurent Troude/Libération)
publié le 24 septembre 2023 à 21h45

Son nom ne lui appartient plus vraiment. La ville des Yvelines a été endeuillée, le 13 juin 2016, par la mort du couple de policiers Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, tués à leur domicile par un islamiste. Depuis, Magnanville est devenue le nom d’une blessure pour la police nationale. Elle a aussi justifié, au fil des mois, un élargissement des droits des policiers, en termes d’anonymat, ou de port et d’usage de l’arme.

«J’étais sur le terrain au moment des faits. Je me souviens du choc terrible que ça avait causé aux agents», raconte la sociologue spécialiste de l’institution Marion Guenot. La chercheuse au CNRS résume l’état d’esprit chez les fonctionnaires : «Ils avaient l’impression que ça pouvait recommencer. Et ils savaient que dorénavant ils pouvaient être touchés à leur domicile, et qu’il fallait, en plus de se protéger, qu’ils protègent leur famille. C’est à ce moment-là que des policiers ont commencé à dire à leurs enfants, ou à faire savoir qu’ils disaient à leurs enfants, de ne pas parler du métier de leurs parents à l’école.»

Une exception qui devient la norme

Comme d’autres traumatismes d’ampleur, l’attentat de Magnanville ouvre une fenêtre à la promulgation de dispositions sécuritaires. Avant 2016, le règlement général d’e