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Justice

Au Mans, un mineur de 17 ans mis en examen pour des projets d’attentats jihadistes d’ampleur

Un adolescent a été mis en examen et écroué, vendredi 5 septembre, pour avoir projeté des attentats djihadistes contre des ambassades, l’Elysée ou encore des établissements scolaires.

Le mis en cause aurait reconnu devant les enquêteurs la majorité des faits qui lui sont imputés. (Jean-François Monier/AFP)
Publié le 06/09/2025 à 15h08

Un mineur de 17 ans a été mis en examen et écroué vendredi 5 septembre, suspecté d’avoir projeté des attentats jihadistes visant des ambassades, des bâtiments officiels ou des édifices publics de la Sarthe où il résidait, a appris l’AFP ce samedi 6 septembre, confirmant une information du Parisien. Sollicité par l’AFP, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a refusé de commenter.

«C’est un jeune qui est tombé dans une spirale à laquelle l’interpellation a heureusement mis un terme. Il va falloir étudier sur quelles failles et fragilités ces idées néfastes ont pu s’installer. Surtout, il va falloir chercher quel adulte a profité de la faiblesse de mon client», a réagi de son côté Me Dylan Slama, avocat du mis en cause, sollicité par l’AFP.

Commissariat et sièges de médias parisiens

D’après l’une des sources proches du dossier, le Pnat a ouvert une enquête mi-août sur ce jeune homme suspecté d’avoir imaginé différents types de projets, découverts via des conversations sur des messageries cryptées.

Il est notamment soupçonné d’avoir songé à long terme à un projet d’action violente visant un commissariat du Mans, les ambassades d’Israël, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis à Paris, l’Elysée, le ministère de l’Intérieur et des Armées, le Parlement européen à Strasbourg ou encore des sièges de médias parisiens. A plus court terme et de manière plus concrète selon la même source, il aurait songé à incendier des établissements scolaires du Mans ou des forêts.

L’intéressé a été interpellé lundi au Mans, chez ses parents, et s’est légèrement blessé en tentant de prendre la fuite avant d’être placé en garde à vue. A son domicile ont été découverts un serment d’allégeance au groupe Etat islamique mais aussi une liste d’établissements scolaires du Mans avec un nombre de «litres» écrits pour chacun, possiblement une évaluation du volume d’essence nécessaire pour les incendier, ou encore des formules chimiques d’explosifs.

Toujours de même source, le mis en cause aurait reconnu devant les enquêteurs la majorité des faits qui lui sont imputés. Il se serait dit déterminé à agir tout en affirmant que ses projets n’avaient rien de concret, car de très grande ampleur.

Les acteurs de la lutte antiterroriste alertent régulièrement sur la recrudescence, au moins depuis 2023, de l’implication de mineurs dans le contentieux terroriste. «Il y a quelques années encore, les mineurs mis en examen en matière terroriste se comptaient sur les doigts d’une main alors que nous en avons eu 15 en 2023, 18 en 2024, et déjà 11 au 1er juillet», avait indiqué le Pnat fin juillet à l’AFP. Avec cette nouvelle mise en examen, le total est porté à au moins 14 mineurs impliqués pour 2025.