Il y a d’abord des visages alignés dans un amphithéâtre aux sièges en velours, des visages qui scrutent anxieusement un écran. Dans la salle «de déport» située dans l’ancienne faculté de droit de Vannes, des dizaines de parties civiles – portant des cordons rouges ou verts selon leur désir de communiquer – guettent l’arrivée de l’accusé dans le box. Il y a ensuite, dans une autre salle de cette faculté de droit, des dizaines de journalistes français et étrangers, discutant du planning de l’audience. Il y a encore, dans une troisième salle réservée au public, des dizaines d’anonymes qui se demandent si «on va le voir, Le Scouarnec ?» Et puis, à quelques centaines de mètres de là, devant la cour criminelle départementale du Morbihan, il y a des dizaines de manifestants armés de pancartes – «Médecins agresseurs, violeurs : Ordre des médecins complice» – qui protestent contre «la loi du silence».
Analyse
Parmi eux, Marie, Annie, Isabelle, trois amies de la chorale féministe venues soutenir les victimes. Marie, la seule du trio qui n’a pas pris sa retraite –elle travaille dans les ressources humaines – trouve ça «fou» que ses collègues ne connaissent pas cette affaire. Elle a écrit sur un carton : «Ordre des médecins = église catholique» et s’insurge : «Les enfants ne pouvaient pas dire n