Le procès des attentats de novembre 2015 s’est ouvert, ce mercredi, devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. Des centaines de robes noires, quelques parties civiles, les quatorze accusés et leur défense ont pris place dans l’immense salle en bois pour un voyage judiciaire de neuf mois. Libération revient sur ce premier jour d’audience, entre déclarations sulfureuses de Salah Abdeslam et formalités procédurales.
10h30. L’île de la Cité sous haute surveillance
A deux heures de l’ouverture du procès dans l’ancien palais de justice de Paris, l’île de la Cité déborde de camions de CRS et l’air est saturé de sirènes. Deux pelotons de gendarmes s’avancent prudemment sur le boulevard du Palais, entamant des pourparlers avec un chef scrupuleux pour franchir le périmètre de sécurité, à deux doigts de se faire refouler comme des badauds. Non loin, trois jeunes s’imaginent des scènes : «Et s’ils s’échappent, les terroristes ?» Pendant ce temps, un ballet de caméras tourne devant les grilles et les duplex de la télévision étrangère s’enchaînent à rythme soutenu. On révise une dernière fois : «Abrini, il est à Fleury c’est ça ? [Mohamed Abrini est accusé d’avoir accompagné en région parisienne les commandos du 13 Novembre et participé à leur financement et à la fourniture de leurs armes, ndlr]»
11h40. Le dilemme des parties civiles
Dans la longue galerie qui mène à la salle dite «Grand Procès», sont déployés des stands avec du personnel d’acc