«La procédure pénale doit être équitable et contradictoire, et préserver l’équilibre des droits des partis.» Ces mots, qui ouvrent le code de procédure pénale, couvrent un des hauts murs de la salle où se déroule depuis trois semaines le procès des «inculpés du 8 décembre». Le jour, en 2020, de l’interpellation des sept personnes renvoyées aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs terroristes. Sur le fond, toutes contestent cette infraction. Sur la forme, la douzaine d’avocats qui les assistent ferraillent contre une enquête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) bien plus à charge qu’à décharge ; contre un procureur qui lève les yeux au ciel quand ils évoquent à répétition le non-respect des droits de la défense ; contre la boîte noire et hermétique de l’antiterrorisme français.
Si l’ombre de la DGSI plane sur ce procès, ses agents ne sont nulle part. Ce n’est pas faute, pour la défense, d’avoir tenté de faire témoigner les enquêteurs. Problème : ces policiers auteurs des centaines de procès-verbaux qui composent la procédure, ne signent que de leurs indicatifs anonymes, tels «856SI», «1207SI», «1527SI». Des huissiers, mandatés par les avocats de deux prévenus, William D. et Simon G., se sont rendus, avant l’audience, au siège du