Elle prend place chaque jour, depuis trois semaines, sur le banc des parties civiles. On la repère aisément par cette pointe d’extravagance qui fait son style, le bleu électrique de son tailleur et son carré plongeant blond. Il est rare de voir la mère d’un accusé de ce côté-ci du prétoire. Elle est partie civile, dira-t-elle, «en tant que mamie de Louis et Elyah», les enfants du couple Jubillar. «Nadine Jubillar, épouse Fabre, introduit la présidente de la cour d’assises du Tarn. Nous vous invitons à nous dire la vérité dans cette affaire qui concerne à la fois votre fils, Cédric, et votre belle-fille, Delphine.»
C’est une femme rongée par la culpabilité et le remords qui se présente au micro, ce mercredi 8 octobre. «Je tenais à dire que je n’ai jamais abandonné mon fils. J’étais à la rue et, dans le but de protéger mon fils, j’ai demandé de l’aide.» Nadine Fabre était alors une fille-mère, âgée de 16 ans et demi.
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«Il n’est pas anodin d’avoir été placé à deux reprises au cours de sa vie d’enfant, rebondit la présidente. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’enfance de votre fils et les difficultés qu’il a pu rencontrer ?» Long silence. «C’est compliqué pour moi d’en parler. J’ai toujours ressenti de la culpabilité de ne pas avoir été capable de m’en occuper.»